Les émotions prennent des formes musicales, elles sont espaces sonores, partitions d'amour.
Nos vivencias s'expriment en battements: l'univers du cœur. Notre vie décrit son cours en suivant la tonalité la plus intime. Nous sommes la musique présente en notre abandon, en nos impulsions et automatismes, en tout ce qui rit et pleure sous notre visage, en tout ce qui se dresse et s'excite sous notre peau.
Si nous sommes en contact avec notre propre palpitation, tout devient musique. Si nous pouvons fluer avec la palpitation de l'autre et répondre à sa luxure merveilleuse, tout devient musique. Si nous marchons en harmonie avec les étoiles, si nous sommes un fragment de l'arc-en-ciel et recevons la pluie dans notre bouche, si nous pouvons nager dans le vent, tout devient musique.
Le chant d'un fleuve, le cri d'un enfant, d'un cheval navigant sur le chemin un jour du mois d'août: tout devient musique.
Et lorsque tes amis chantent d'une voix douce ton prénom, avec des appels, des suggestions, de la séduction, tout devient musique.
Lorsque nous écoutons à l'intérieur de nous-mêmes, nous rencontrons toutes les formes musicales, les chœurs archaïques de l'homme primitif, les tambours qui donnent l'alerte, les chœurs de célébration, le susurrement de voix occultes, le madrigal de la tendresse, le contrepoint de notre obstination, les requiems de la nuit et les allégros de l'aube. Mais nous écoutons aussi toutes les stridences, les cris de panique, les insultes, les appels au secours, les suppliques, le bruissement de la mort, le gémissement de nos frères dans un adagio qui déploie sa voix silencieuse.
Nous écoutons le rythme de notre cœur, nous sommes l'instrument de résonance musicale le plus doux et le plus terrible, ouvert à tous les vents de la folie et de la terreur, ouvert à tous les appels de l'amour. Il s'agit seulement d'être un instrument, un résonateur cosmique, un médium du drame musical. Nous sommes dans le même temps acteurs et interprètes. Nous sommes les danseurs les plus ancestraux, les imitateurs de la mer. Nous sommes les médiums du serpent et du tigre. Nous, les derviches tourneurs dans le sein de Dieu.
Rythme est notre cœur, notre marche, notre respiration. Nous palpitons dans le poumon de l'Univers. Nous dansons dans un corps divin, nous avançons dans les pas de Dieu.
Nos pieds et notre cœur sont rythmiques. Nos mains sont mélodiques, ainsi que notre cou et notre sourire. Mais, l'harmonie, il faut la chercher au fond des yeux, dans la rencontre des regards, où s'établit le circuit initial, le circuit de vie.
Nous sommes un pur instrument de lien: le rythme nous unit à l'univers, à notre génitalité, à tout ce qui est origine; la mélodie élabore notre communauté amoureuse et l'harmonie nous lie à l'intimité et à la transcendance.
Ainsi, en Biodanza, nous pouvons exercer ces équivalences et nous œuvrons pour que l’homme soit, pour lui et pour les autres, une possibilité de plénitude et de jouissance.
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