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Principe biocentrique et holisme par Cezar Wagner de Lima Gois

Nous entendons par Principe biocentrique la vivencia dans laquelle l’univers apparaît comme un fabuleux système vivant. Ceci veut dire que l’univers est la vie même qui a surgi il y a 15 billions d’années et qui a évolué en diversité et attractivité cosmiques. Cette structure–guide augmente sa complexité par des relations peu connues, principalement, entre la gravitation et la thermodynamique (Prigogine, 1990), permettant finalement la cohérence universelle – danse de détermination et d’indétermination des forces présentes dans un univers hautement instable, évolutif et irréversible. Si Dieu ne joue pas aux dés ou si Dieu joue aux dés sont deux aspects différents d’une même complexité qui arrive, finalement, à une néguentropie et à plus de complexité. Nous sommes d’accord avec Terrén et Toro (1991) quand ils disent que « Dieu joue aux dés et gagne toujours ».


« L’évolution de l’univers ne va pas dans le sens d’une dégradation, mais dans celui d’une augmentation de la complexité, avec des structures qui apparaissent progressivement à tous les niveaux, des étoiles et des galaxies aux systèmes biologiques. » (Prigogine).

La compréhension d’un univers qui s’organise à partir et pour la vie, par téléonomie, au milieu de la danse du chaos et de l’harmonie, peut paraître déplacé ou ambitieux, mais voyons Lovelock quand il propose l’Hypothèse Gaïa dans ses études de Géophysique :


« Le nom de la planète vivante, Gaïa, n’est pas synonyme de biosphère. La biosphère est définie comme étant à part de la terre où existent normalement les choses vivantes. Gaïa n’est pas non plus la même chose que le biote qui n’est qu’un regroupement de tous les organismes vivants individuels. Le biote et la biosphère ensembles font partie, mais ne sont pas entièrement Gaïa. Ainsi, comme la coquille est une partie d’un escargot, les roches, l’air et les océans sont une partie de Gaïa. ( …) Gaïa, comme un être planétaire total, a des propriétés qui ne sont nécessairement perceptibles par la connaissance que par des espèces isolées ou des populations d’organismes qui vivent ensemble. (…). L’hypothèse Gaïa dit spécifiquement que la température, l’état d’oxydation, l’acidité des roches et des eaux sont maintenus constants à n’importe quel moment et que cette homéostasie est soutenue par des processus actifs de rétro-alimentation, faits automatiquement et inconsciemment par le biote. L’énergie solaire maintient des conditions agréables et satisfaisantes pour la vie. Les conditions ne sont constantes qu’à court terme et évoluent en syntonie avec les nécessités changeantes du biote quand celui-ci évolue. La vie et son environnement sont si intimement liés que l’évolution concerne Gaïa et non les organismes ou les milieux pris séparément. » (Lovelock)

Lovelock ne défend pas le Principe biocentrique ou l’Holisme, mais conçoit le concept de vie comme quelque chose de plus complexe, systémique, autorégulable et capable de se manifester également comme une planète - vivante.


La perception de la terre ou même de l’univers comme un être vivant est antique, elle vient des pré-sumériens (Campbell, 1991). Sciences et Religions ont traité le thème d’une manière différente après la Renaissance, mais dans la phase actuelle des connaissances scientifiques et d’une nouvelle compréhension de la religiosité, nous nous trouvons avec de profondes convergences concernant le macro – et le microcosme (Capra, 1990 ; Audouze et Cassé, 1991). Aujourd’hui, nous pouvons dire que la notion de vie comme quelque chose ayant une dimension planétaire ou cosmique est présente dans les Sciences, dans les expériences mystiques et dans la vie commune de n’importe quelle personne sensible. Rechercher ou vivre cette présence de la totalité comme structure–guide est le grand défi qui, inévitablement, nous déplacera vers de nouveaux paradigmes de l’existence.


« Le Principe Biocentrique concentre son intérêt sur l’univers conçu comme un système vivant. Ce ne sont pas que les animaux, les plantes ou l’homme, le règne de la vie. Tout ce qui existe, des neutrinos aux quasars, des pierres aux pensées les plus subtiles, font partie d’une fantastique Horloge biologique. Le Principe Biocentrique est donc un point de départ pour structurer de nouvelles perceptions et les nouvelles sciences du futur. Priorité du vivant, illusion du déterminisme physique et abandon progressif de la pensée linéaire, pour entrer dans une perception topologique et dans une poétique de la similitude. (…). Par le Principe Biocentrique, nous atteignons finalement les mouvements originaires et les perceptions primordiales de lien de la vie avec la vie. (…). Nos vies surgissent de la sagesse millénaire du grand pulsateur de vie, de l’utérus cosmique qui se nourrit et respire les affinités et l’amour des éléments. Dans la lumière des origines, dans le paradis de la réalité, nous nous cherchons les uns les autres. » (Toro)


Le Principe Biocentrique dépasse le scénario ou la toile de fond holistique, la tendance du tout à se manifester dans sa diversité et celle, par conséquent, à révéler dans sa potentialité le tout. Elle nous demande une perception diaphane de la vie, seulement accessible par la vivencia, lieu d’intimité entre immanence et transcendance. La grandeur de la vie est vécue dans le quotidien, sans négation du travail ou du plaisir, de la rencontre entre les personnes, des luttes contre toute forme d’oppression, d’acceptation totale des corps nus entre les étoiles. Elle n’est pas une attitude passive face à la réalité (ou niveaux de réalité) mais active, créative et courageuse ; elle a comme référence, non les valeurs d’une culture, mais le « se sentir vivant » comme le plus grand sentiment de notre existence et de la vie collective.


La compréhension que c’est ainsi dépasse les limites des formes actuelles de pensées et plonge dans la vivencia même de l’être comme corporéité vécue dans son voyage pour un monde de soi-même, dans lequel se révèle l’unicité de l’espace intérieur avec l’espace extérieur. (Campbell, 1991) Une telle clarté surgit de la vivencia subtile et épiphanique de l’identité, de l’expérience de soi-même. Le Principe biocentrique est une vision de la vie, une vivencia sacrée de l’univers ; elle ne se confond pas avec l’idée d’un Dieu anthropomorphique. Ce Dieu est mort. Le Principe Biocentrique surgit d’une expérience de se sentir partie de la création, une expression de l’autopoïèse cosmique.

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