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Neuromusicologie: une approche neurophysiologique et philosophique par C. Gessinger et L.R de Rocha

Introduction

Notre approche initiale se fait par les chemins parcourus par le son, dès le moment où il est capté par le sens de l’audition jusqu’à son processus final dans le cerveau. Ce processus est d’une grande complexité car, en plus de l’aspect neurophysiologique en soi, il implique des aspects en lien avec différentes émotions et expériences de vie de chacun.

Étant donné ce caractère primordial de la musique dans la vie de l’être humain, nous cherchons une réflexion philosophique où nous récupérons la nature vibratoire du son en tant que générateur du processus de transformation, car la musique est considérée par beaucoup de scientifiques comme une habileté innée de l’homme.


Perception musicale

La perception musicale est une tâche extrêmement complexe car elle comprend différents aspects, modèles et associations découlant de la complexité de la musique et des différences émotionnelles, des expériences et de l’entraînement de chaque individu.

Tous ces aspects ont un effet significatif sur comment et où le cerveau traite la musique et ce traitement comme un tout commence par le sens de l’audition.

L’audition est le sens le plus ancien que nous avons car il est le premier à se former dans le ventre de la mère. Il commence à la 4ème semaine de gestation et mûrit au 5ème mois. Il est le seul organe sensoriel à atteindre une complète différenciation et sa taille adulte vers la moitié du développement fœtal.

Quand nous entendons un son, notre oreille externe le capte, le focalise, le transfère et conduit l’onde de pression sonore (l’énergie sonore) par le canal auditif vers la membrane du tympan.

Le tympan vibre et cette vibration est transmise aux osselets, agissant directement sur le marteau de sorte que, avec l’enclume et l’étrier, il oscille en réponse au son et, par un mouvement mécanique (énergie mécanique) de la pression il conduise le sont du milieu gazeux vers le milieu liquide de l’étape suivante.

Ces osselets sont dans l’oreille moyenne qui fonctionne comme un transformateur acoustique.

L’étrier pousse la cochlée qui se situe dans une cavité dans l’os temporal (oreille interne) créant une pression variable sur le fluide à l’intérieur.

Dans la cochlée, il y a des cellules ciliaires qui sont les récepteurs sensoriels. Elles vont générer les stimulations électriques par des séquences de décharges nerveuses (énergie nerveuse) vers le nerf auditif qui va les transmettre au cerveau, dans le cortex auditif qui se situe dans le lobe temporal.

La cochlée sépare les sons complexes en fréquences élémentaires et chaque cellule ciliaire est perfectionnée pour différentes fréquences de vibration, sachant que dans le cerveau nous avons aussi des cellules qui répondent plus spécifiquement à certaines fréquences.

Le nerf auditif qui a reçu une information nerveuse des cellules ciliaires va transmettre les données au tronc cérébral qui va filtrer les informations et les amener au thalamus qui va diriger l’information vers le cortex ou la bloquer.

Cette fonction de « portier » nous permet, par exemple, de prêter attention à un seul instrument de l’orchestre. Le cerveau traite la musique à différents endroits : il y a beaucoup d’aires auditives dans le cortex cérébral et il est difficile de les délimiter. La perception musicale englobe les aires primaires, secondaires et tertiaires du système auditif (A1, A2 et A3), les aires d’association auditive (AA) dans les lobes temporaux et l’Aire de Wernicke qui est liée à la perception du langage et du traitement de la majorité des fonctions intellectuelle du cerveau et se localise dans l’aire adjacente.

Les aires auditives primaires qui reçoivent les signaux de l’oreille interne par le thalamus sont impliquées dans les premières étapes de la perception musicale, telles que la fréquence d’un son, les contours mélodiques et le volume.

Les aires secondaires traitent les modèles plus complexes d’harmonie, de mélodie et de rythme.

Les aires tertiaires adjacentes donneraient une perception générale de la musique.

Selon des études réalisées à l’institut de physiologie de la musique et de la médecine de l’art à Hanovre, en Allemagne, le côté gauche du cerveau semble traiter des éléments de base comme les intervalles musicaux et les rythmes et le côté droit reconnaîtrait les caractéristiques comme la métrique et le contour mélodique.

Le cortex auditif primaire est « raffiné » par l’expérience, de sorte que plus de cellules deviennent beaucoup plus réactives aux sons et tons musicaux importants.

Ce raffinement, induit par l’apprentissage, affect les traitements dans l’aire auditive secondaire et dans les aires d’association auditive, où on suppose qu’il y a les traitements des modèles musicaux plus complexes comme l’harmonie, la mélodie et le rythme.

Apprendre à jouer d’un instrument réorganise différentes aires cérébrales comme, par exemple, les aires motrices, le corps calleux et le cervelet.

Cette réorganisation se fait par la plasticité neuronale, où il y a une augmentation du nombre de synapses et de neurotransmetteurs, ainsi qu’une augmentation de la puissance des synapses existantes et la formation de nouvelles connexions.

Les exercices musicaux développent l’hémisphère gauche (langage) et favorisent la mémoire et la réalisation de tâches spatiales.

La musique a aussi une influence sur notre état émotionnel, sachant que les études sur le pouvoir de l’évocation affective de la musique sont bien récentes.

La perception musicale liée aux émotions dépend de certaines variables, dont l’expérience émotionnelle spécifique de chacun.

Cependant, selon certaines recherches faites aux instituts de musique et d’apprentissage de Paris (IRCAM) et de Dijon (Lead), les réactions émotionnelles des individus sans formation musicale et de musiciens sont asses semblables.

On sait aussi que, quand nous avons des réactions émotionnelles (peur, joie, tristesse), notre corps réagit, par le système nerveux central, avec une accélération des battements cardiaques, une augmentation de la transpiration, un refroidissement de la peau, etc.

De fait, la musique produit des réactions physiologiques dont l’amplitude semble dépendre du contenu émotionnel. Ainsi, la perception musicale englobe de nombreuses variables et commence avec l’entrée du son dans nos oreilles, suit un chemin et ensuite se disperse dans différentes aires de notre cerveau, comme dans tout notre corps au travers de nos réactions émotionnelles et physiologiques.

La musique est un instrument de dialogue non verbal et fait partie de la culture humaine depuis les temps primitifs.

Percevoir la musique de cette façon si complexe et pleines de variables fait partie de notre vie en tant qu’humains. Elle est innée, elle est pure énergie qui déclenche des processus profonds de transformation personnelle. Des processus qui affectent non seulement l’univers intérieur de l’homme lui-même mais aussi l’Univers qui nous entoure dans toutes ces manifestations.


Pouvoir vibrationnel

In principium erat verbum, ceci est au début du premier chapitre de l’évangile selon Saint-Jean, et qui fut traduit comme « Au commencement était le verbe », ou « Au commencement était la parole ».

Cependant, en pensant mieux, on a traduit « verbum » par le Son ou le Chant. Notre argumentation est basée sur la tradition immémoriale selon laquelle le Créateur s’est montré comme un chant infini et la cristallisation de ce chant était la Création. A partir de cette idée, on comprend la pensée de Pythagore selon laquelle la structure de la musique primitive serait suffisante pour expliquer la structure de l’Univers. Ainsi, l’étude de la musique devient la clef de la connaissance du Cosmos.

Notre nature est vibratoire, nous sommes constitués d’atomes – molécules et le son est l’essence vibratoire de la totalité de la vie. Nous avons besoin de mouvement pour survivre, l’impulsion et la stimulation sont les plus pures expressions de l’existence de la vie.

La musique est une habileté innée de l’être humain qui nous permet d’atteindre des niveaux plus profonds de connaissance de soi et de transformation, afin de nous fournir une santé parfaite et un bien-être. La musique est l’art de combiner des sons définis.

Selon Novalis, poète allemand, l’homme est un être qui possède génétiquement toutes les harmonies et résonances de l’univers. Même avant de naître, même dans le ventre de sa mère le fœtus entre déjà en contact avec l’univers sonore : voix des personnes, sons produits par des objets, sons de la nature, sons des rythmes biologiques de la mère, du bercement de la mère, de ses propres sons, etc.

Selon Howard Gardner, l’intelligence musicale est la première intelligence qui apparaît chez le nouveau-né. Le fœtus écoute à partir de la 24ème semaine dans l’utérus les sons musicaux et non musicaux ; à deux mois il accompagne la hauteur, l’intensité et le contour mélodique des chansons maternelles ; à quatre mois il imite la structure rythmique, joue de façon créative et générative ; à deux ans il improvise des chansons et des rythmes et à trois/quatre ans il chante des musiques populaires de son groupe social mais diminue l’improvisation et l’exploration des sons.

La musique a toujours été liée à la vie de l’être humain. L’homme primitif dansait déjà, en plus des instruments qu’ils utilisaient pour émettre des sons et former une musique, ils chantaient. Dans les civilisations anciennes, tout être qui possédait de la musicalité, principalement le rythme, était intimement lié au divin, à l’illumination, à la guérison. Cependant, le temps passant, l’homme perdit sa capacité d’harmonie en vivant dans ce monde, chaque fois plus chaotique et désintégrant. Il y a urgence à récupérer cet homme profondément musical puisque la musique est une caractéristique innée.

De récentes recherches révèlent que les personnes sans formation musicale reconnaissent un accord, une mélodie inachevée ou des variations sur un thème aussi bien qu’un musicien professionnel.

Ainsi, nous pouvons exprimer le rythme, danser la mélodie et nous abandonner à l’harmonie qui sont des éléments de base de la musique.

Le rythme fait partie de tout ce qui existe dans l’univers, il est la pulsation vibratoire, il est l’impulsion, il est l’essence de la vie. Il existe dans la nature, dans la vie humaine, animale et végétale, dans les fonctions organiques de l’homme, dans ses manifestations corporelles, dans l’expression intérieure extériorisée par le geste, dans n’importe quel mouvement. Il y a des combinaisons infinies qui ont différentes durées et/ou des combinaisons variées sous différentes formes de mouvement, alternant avec d’innombrables formes de repos.

La mélodie nous permet de reconnaître la composition jouée. Elle est représentée par les figures et les symboles musicaux qui déterminent l’allure, la tonalité et l’intention mélodique du compositeur.

L’harmonie est la succession simultanée et combinée des sons, ajustés à un rythme et une mélodie. L’harmonie améliore le sentiment que le compositeur a exprimé en composant la musique. Elle définit la mélodie et perfectionne le son.

Si nous avons génétiquement toutes les harmonies de l’univers, notre corps se transforme alors en véhicule d’expression musicale, avec les atomes formant les cellules qui sont notre corps, avec ses électrons en mouvement constant qui émettent des ondes électromagnétiques. La fréquence de ces ondes est mesurable et variée en fonction de la structure du corps. Les cellules qui ont les mêmes niveaux de fréquences se combinent pour former les différentes structures et systèmes qui forment un tracé intégral de notre existence physique. Chaque structure est une harmonie de cellules, grâce auxquelles elle est formée et maintenue. On peut donc dire que le son crée les structures du corps et si chaque objet de la nature a sa propre fréquence vibratoire naturelle qui est déterminée par la taille, le format et le matériel dont il est fait, alors nous avons besoin d’être attentif à toues les formes de résonances présentes dans notre milieu puisque, nous serons profondément affectés par la concordance ou la discordance fréquentielle, tant en bien qu’en mal.


Références bibliographiques

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