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Photo du rédacteurBiodanza-Paula

Mythes de renaissance de Marcelo Surano

Tenter d’expliquer l’amour a toujours été une tâche utopique au travers des siècles, une tâche à laquelle seuls les poètes rêveurs, selon leurs possibilités, ont été en mesure d’accomplir ou pour ceux qui développent l’art de dire sans expliquer, abandonnés à la marée de la transe poético-musicale qui favorise un état dans lequel la vie s’auto-organise, grâce aux écofacteurs de la transe intégrante et de ses états de conscience amplifiée qui en découlent, par lesquels on approche de manière vivencielle de « la vérité ». Cette vérité qui, si elle est racontée, est recouverte par les voiles du mythe, la métaphore ou l’analogie. Nous sommes ces poètes corporels ou neuro-psychobiologiques qui peuvent mettre en termes vivenciels ce qui est intégré comme partie constitutive de notre inconscient vital, inoculant la vérité chez chaque être et dans la recréation de leur identité, comme le reflète le mythe grec d’Eros et Psyché, dans lequel l’acte d’éveiller la princesse enchantée uniquement par un baiser d’amour authentique qui conduit à l’immortalité de l’âme est ce qui nous transforme en demi-dieux, faisant de nous de véritables fruits/semences dans lesquels la raison et le cœur ne font qu’un, intégrés, renaissant dans l’amour. Le besoin de rénovation existentielle est une caractéristique profonde et permanente chez les personnes et nous comptons sur cette capacité et cette possibilité dans ce que nous appelons rénovation organique, pouvant ainsi rediriger ou canaliser notre vie en faisant d’elle une décision personnelle, pouvant choisir ce processus de renaissance comme une expérience ancestrale qui se ritualise dans chacune des cellules de notre organisme et dans chaque organisme vivant.

 

Les cérémonies de renaissance ont existé sur la planète comme une partie rituelle de chaque culture et civilisation depuis l’apparition de l’être humain et qui l’a accompagné tout au long de son processus évolutif et qui l’enracine en tant qu’habitant de son propre libre arbitre. Ces expériences de renaissance favorisent et se potentialisent au maximum avec la Biodanza par l’éternel retour à l’origine, afin de récupérer le message ou la nature téléonomique de l’impulsion génétique instinctive de survie. Le sens que l’on donne à la renaissance en Biodanza et qui se développe dans sa plus grande expression dans le Projet Minotaure, est donné dans la spécification de cette extension de nature thérapeutique, une cérémonie rituelle où cette rénovation en profondeur est possible. Tant dans le mythe/parabole de l’enfant prodige, ou dans le voyage du héros des archétypes jungiens, ce retour à l’origine et aux étapes périnatales de la vie forment l’air de rénovation pour le biodanseur, où Eros embrasse Psyché, parce que c’est là où se crée et parfois s’installent les traumas produits par une dissociation de l’environnement politique, religieux, social, culturel et/ou familial, lesquels inhibent, répriment, dissocient et/ou pervertissent l’expression authentique des instincts humains spécifiques.

 

Ce voyage réparateur de retour à l’origine pour récupérer le message téléonomique de cette force instinctive par la régression intégrante de Biodanza nous reconnecte avec la protovivencia ou la vivencia initiale dans laquelle nous pouvons réorganiser en une nouvelle homéostasie pleine de sens biocentrique. C’est ainsi que chaque expérience de renaissance nous met face à une nouvelle possibilité d’être qui nous sommes vraiment, intégrant avec les émotions ces aspects contenus dans cet inconscient vital proposé par Rolando. C’est comme rassembler, mélanger et redonner comme s’il s’agissait d’un jeu de cartes, comme un jeu de création interminable dans lequel le contexte de l’environnement enrichi de possibilités, également recréé, favorise la condition épigénétique pour une transformation réelle mais indescriptible et qui nous transforme en une définition vivante de ce qu’est la Biodanza.

 

La vie se réorganise de façon permanente. Nous, facilitateurs et facilitatrices, donnons l’impulsion en stimulant de nouveaux processus et nous les accompagnons en marchant ensemble. Les groupes forment une matrice vivante de ces processus, la musique berce notre enfant, la caresse nourrit de possibilités et le chemin ensemble accompagne tous ceux qui dansent et se recréent comme pour la première fois, se montrant au monde dans sa sacralité de renaissance à une existence extatique, imprégnée de son essence divine, remplie de vie et de mouvement plein de sens.

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