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La danse cosmique par Rolando Toro Araneda

Photo du rédacteur: Biodanza-PaulaBiodanza-Paula

Depuis l'origine des temps la danse a eu une signification sacrée comme si le mouvement corporel, en créant des formes qui en soi ont un sens, a éveillé chez le danseur une résonance avec le Cosmos. Comme si les mouvements corporels en fluant depuis une source in­connue avaient activé la conscience de la totalité.


Dans les danses sacrées, le phénomène du mouvement a toujours été comme un ineffable travail d’intégration au cosmos et, chez les peuples des religions concrètes, la danse a été comme une voie de conjuration, comme une célébration et un hommage aux dieux et comme une forme d’oraison.


La danse de Shiva est une représentation du processus cosmique de création et de destruction infinie. Un danseur solitaire, dans un cercle de feu de constella­tions, réalise les mouvements qui créent et dé­truisent l'Univers, par des formes mystiques qui déplacent les mo­dèles cosmiques du temps, de l'espace et de la matière. La danse est donc toujours un ensemble dramatique de mouvements qui ont un pou­voir de mutation, de transformation de la réalité.


La danse cosmique est toujours un acte complexe de séparation et d’union. Dans la Genèse judéo-chrétienne, Jehova sépare le ciel de la terre. Dans la cosmogonie égyptienne, le vent sépare les frères Ciel et Terre. En même temps qu'il sépare ces divinités cosmogoniques, celles-ci peuplent ces espaces sacrés avec des étoiles, des plantes, des animaux et créent l'homme.

La conception mythique propose toujours l'acte de la création du monde à partir d'un Démiurge solitaire qui unit et sépare, qui crée et détruit, qui donne la vie et donne la mort. Dans la Cosmogonie grecque, il y a Éros et Thanatos.


Je suis en train d'imaginer, les danses profanes de célébration et de ré­jouissance, les danses d'amour, les danses dionysiaques, les Bacchanales et Lupercales, ne pourraient-elles pas être représentées par le Couple Cosmique dans une étreinte fécondatrice ? Dans la vision solipsiste du Démiurge Solitaire créateur de l'Univers serait magni­fiée une façon de vivre l'expérience créatrice et la vie cen­trée sur le je; tandis que dans les danses d'amour - qui, selon ma façon de voir, ne sont pas moins sacrées - il y aurait l'image paradigmatique d'une vision créa­tive différente, basée sur la dualité, sur l'harmonie des opposés et sur le « nous ».


Cela me semble être une faute intellectuelle des historiens des reli­gions de sé­parer entre danses sacrées et profanes.


La création comme union du couple originaire a, pour notre délice et notre vision de Biodanseurs, une vitalité, une magnificence et une splendeur qui s'appuie sur la vision quotidienne de la dualité fécon­datrice.


Le Tantrisme, avec ses représentations sculpturales de l'amour sur les murs des temples, est - selon notre critère - la ligne la plus im­portante de sagesse, étran­gère aux productions omnipotentes du so­lipsisme oriental.


Le cours de l'énergie cosmique va vers l'amour, dans un processus d'évolution, où les fruits de l'amour ne peuvent pas être détruits. Ou bien, l'énergie cosmique va en cercle, où les fruits de l'amour sont éternellement détruits pour être géné­rés à nouveau.


Quelle est la dynamique cosmique : l'évolution ou la révolution ? La danse de l'évolution a une forme de spirale. C'est monter sur les rampes de l'énergie. La danse de la révolution a des cycles fermés et sans espoir (révolution signifie « tourner sur un axe »). En Biodanza, nous nous intéressons à l'évolution, au déve­loppement infini.


La création est-elle un acte solitaire ou un acte d'amour ? La création semble être un jeu oscillant: des danses solitaires, d'in­tégration à l'Univers, de participation cosmique; et des danses d'amour, génératrices d'énergie évolutive.


Les danses du Congo, sous le rythme du tambour, conduisent les danseurs à l’état d’extase. Pour eux, la danse n’est pas une fin (comme c’est le cas avec notre danse classique occidentale), mais une transition pour aider le corps à atteindre une communication supérieure, un état, une force. Avec des mouvements et des massages appliqués au son de la musique sur le corps du malade, il s’agit de le libérer de la maladie. D’autres sont destinées à stimuler les travaux de semailles et de récolte.


Les danses primitives peuvent se situer également à un autre niveau quand on invoque les esprits des ancêtres, comme dans les Macumbas ou dans le Vaudou de Haïti.


Chez les Bananal, peuple de l’Afrique, on célèbre tous les trois ans « l’Orgie de la Mama Grande ». La communauté entière participe aux chants, danses et jeux pendant toute la nuit. Jusqu’au lever du jour, des passions primitives affleurent à la surface et les danseurs s’abandonnent à une orgie sexuelle sans restriction. Ceci peut sembler aux occidentaux une expression répugnante, mais pour eux, c’est une communion dans laquelle ils perdent les limite du Moi et la communauté entière est un être unique.


Les rites d’initiation sexuelle de jeunes filles vierges sont aussi dansantes. Une fois par an, les adolescentes dans différentes tribus d’Afrique sont amenées dans la forêt et sont « initiées » sous leurs cultures. Elles ne peuvent rentrer chez elles. Aucun jeune homme ne pourra les regarder si elles n’acceptent pas de mourir pour renaître transformées en adultes, après avoir triomphé de la douleur que leur impose la suppression de leur virginité. Les jeunes « Bandes de Oubanguil » dansent et s’abandonnent au sacrifice pour lequel elles acceptent l’égarement.

 
 
 

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