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  • Photo du rédacteurBiodanza-Paula

La connexion avec la vie par Rolando Toro Araneda

La fonction de connexion avec la vie est une des plus avancées que l'homme puisse atteindre. Fonction primordiale qui permet l'existence même de la vie, elle doit devenir, par le biais d'un long processus de maturation intérieure, une attitude consciente afin que se renoue le contact avec le primordial.


Les plantes, comme les animaux, possèdent cette fonction de connexion avec la vie. La pulsion instinctive, guidée par des tropismes et des affinités, leur permet un contact hautement précis avec toutes les manifestations de vie qui les entourent, comme si une sagesse millénaire coulait dans les racines pour les orienter vers les sources nutritives de la terre; comme si les animaux percevaient, dans la brise, les énergies, les appels, les signaux de vie.


L'homme, cependant, par un long processus de dégradation instinctive, a perdu la fonction de connexion avec la vie qui est en lui presque complètement atrophiée. Il n'y a pas de « réflexes de vie » chez le citadin commun de nos métropoles. Nous pourrions postuler que la maladie relève de l'incapacité d'établir les biofeedback avec tout ce qui est vivant dans le milieu ambiant. Notre intelligence a développé une monstrueuse capacité à s'allier avec les choses mortes dans un processus de nécrophilie sophistiquée, établissant ce que Jaspers nomme la relation mécanique vide et inerte.


Réveiller la fonction archaïque de connexion avec la vie représente un des objectifs les plus attendus de toute thérapie.


En Biodanza, la fonction de connexion avec la vie est exercée à trois niveaux:


1 - Connexion avec soi-même

Elle se manifeste dans la posture d'intimité, de protection de la flamme intérieure et de la vie qui palpite dans le cœur. La personne se trouve dans un état intime de recueillement et éprouve une profonde joie à être elle-même l'accueil de sa propre identité. La vivencia de la connexion avec soi-même peut être si intense qu'elle atteint l'état d' « intase » : joie suprême accompagnée de la prise de conscience intensifiée d'être vivant et d'être unique.

Le développement de cette fonction de connexion avec soi-même est représenté par le bouddhisme, par le yoga et par toutes les disciplines solipsistes basées sur un monisme philosophique. Elle est connexion avec la vie dans l'unité primordiale.


2 - Connexion avec le semblable (l'espèce)

Elle se manifeste dans la rencontre des regards en profonde intimité. Les respirations se confondent, les mains s'unissent et le courant émotion­nel circule, expressif et chargé d'érotisme. Le flux et le reflux de l'énergie vitale s'établit; les regards s'allument dans la passion des yeux de l'autre, le contact s'intensifie jusqu'à ce que les deux corps ne forment plus qu'un seul corps, dans un état de synchronisation totale, d'eutonie, de fluidité et de rythme unificateur.

Deux identités différentes se sont transformées en une identité plus grande. La fonction de connexion avec le semblable a atteint l'état d'unité dans la dualité, la parfaite harmonie du yin et du yang, la complémentarité des opposés.


3 - Connexion avec l'univers

Lorsque les identités séparées forment ensemble une identité plus grande, apparaît alors le troisième état, la présence d'une énergie nouvelle.

Les mains unies dans une ronde de communion appartiennent à un niveau de connexion dans la trinité. Une vivencia de connexion avec l'anonyme, avec la vie originaire qui met en contact, non plus avec un autre individu, mais avec l'espèce humaine. Sentiment de fluer dans la totalité cosmique, sans visage, sans limite, hors du temps. De s'abandonner à la pulsation originaire de vie, antérieure à la naissance du Moi. Cette troisième phase de la fonction de connexion avec la vie - qui dans le Christianisme correspond au mystère de l'Esprit Saint - est l'état de transe, la fusion avec la totalité, dans le commencement et la fin, d'où la vie se rénove et se rétro-alimente.

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