En marchant avec Rolando par Elena Lucca

Un ami m’a demandé, qu’est-ce que le principe biocentrique ?

Ma réponse immédiate :

Le principe biocentrique change l’axe de l’homocentrisme vers la totalité des organismes vivants et leurs processus pour nourrir la vie.

Ce petit texte concerne les questions qui surviennent à propos de ce thème.

Que signifie déplacer l’axe du sociocentrisme au biocentrisme ?

Comment entrons-nous en relation avec l’autre, le milieu qui nous entoure et qui nourrit notre vie ?

Il n'y a pas de vie humaine possible sans interrelation avec cet « autre », bien que notre vie actuelle soit basée sur les extractions que nous faisons sur ce milieu, sans le prendre en compte et en l’épuisant.

Comment est notre relation avec lui ?

Nous avons appris que nos relations avec l’autre sont de « donner et recevoir »

Le faisons-nous avec le milieu qui nous entoure ?

Comment pouvons-nous apprendre de cet « autre » ?

Une fois, dans une rencontre, je me promenais dans un parc et à chaque pas je m’arrêtais pour observer certains phénomènes de lien qui m’apparaissaient. Sans que je m’en rende compte, Rolando m’observait et sachant que je travaillais avec le milieu environnant, il s’approche et me dit « que regardes-tu ? ».

Ma réponse fut de lui montrer ce qui se passait devant nos yeux et que si nous ne nous focalisions pas dessus nous ne nous en rendrions pas compte. Après un moment je lui demandai « que vois-tu ? » et il me répond « la relation de collaboration entre les insectes et les fleurs, et je rajoute « oui, et cette collaboration est possible parce que, dans le silence du parc, l’insecte s’oriente par les vibrations des pistils de la fleur qui s’ouvre vers le soleil et lance son parfum qui sert d’attracteur et que le vent emporte », « regarde ici cette même fleur dans l’ombre, sa danse est différente pour pouvoir entrer en relation » et je continue « sais-tu pourquoi ce contact mutuellement bénéfique est possible ? Parce qu’il y a une situation qui le favorise, les éléments qui soutiennent la vie dans ce petit endroit sont présents, a structure du bosquet avec des arbres grands et moyens, l'herbe non coupée qui retient l'humidité, l'air retenu par le feuillage, etc. La structure de la nature est organisée pour survivre et se multiplier.

Notre question commune : comment faisons-nous pour introduire et transmettre cela ? Je crois qu’il y a beaucoup à apprendre en commençant par déplacer notre attention sur nous-même vers notre environnement.

Quand nous marchons, le faisons-nous en étant dans nos pensées ? En pensant à faire un exercice pour notre corps ? Ou marchons-nous connectés avec ce qui nous entoure ? Comment la vie se reproduit-elle hors de notre espèce ? Comment nous nourrissons-nous et comment se nourrissent d’autre espèces ? Comment se protègent-ils ? Comment gérons-nous notre habitat ? Comment, au quotidien, regarder chaque endroit comme une totalité d’espèces en interrelation ?

La Biodanza nous montre un voyage vers notre sensibilité en tant qu’organismes vivants sensibles.

Comment nous ouvrir à la reconnaissance et à l’apprentissage de ce qui se passe autour de nous ?

Comment apprendre de ce milieu qui nous montre ses processus pour rester vivant ?

Comment chercher la diversité que génère la vie ?

Comment penser aux besoins des éléments, par exemple le repos nécessaire pour la terre ?

Comment enregistrer les interdépendances, les réseaux, les cycles, les boucles qui existent en tout être vivant ?

Comment contacter avec l’autopoïèse la capacité des organismes vivants à s’auto-générer et à s’auto-organiser, à se coupler structurellement avec l’environnement ?

Comment apprendre de la coévolution des espèces ?

Nous avons quelques instruments royaux pour cela :

1.    Ouvrir  nos canaux sensitifs et perceptifs et

2.    S’éco-alphabétiser, c’est-à-dire réapprendre ce qui se passe autour de nous et se poser des questions.

Le principe biocentrique engage notre sensibilité, notre intelligence et notre astuce pour RÉTABLIR et COHABITER avec la chaîne qui génère la vie.

Ce jour-là, avec Rolando, nous avons continué à apprendre de ce qui notre environnement, nous l’avons pris comme notre maître. Et quand nous sommes sortis du parc et sommes entrés dans une salle, nous étions souriants et pleins de vie, nous avions appris de la danse de la vie !