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Dessin de l’Apocalypse par Rolando Toro Araneda

Photo du rédacteur: Biodanza-PaulaBiodanza-Paula

L’atmosphère de l’apocalypse envahit la vie quotidienne. L’apocalypse n’est pas une hypothèse pour le futur. C'est une forme intérieure d'expérimentation de l'existence. Ce n'est pas que la des­truction écologique, l'extinction de la faune, la violence institu­tionnalisée; ce ne sont pas seulement le génocide et la barbarie, la faim et le désespoir. L'Apocalypse entre par la fenêtre de notre chambre: il y a dans l'air un désordre qui agite les rideaux, un vide dans la présence des meubles, une cacophonie de voix qui ne disent rien. C'est comme si nous avions perdu les dernières clés de la vie. Et l'amour ne signifie pas grand chose, parce que les actions puériles ont fini par occuper leur place. L'apocalypse avance dans le corps sous forme de cancer ou de schizophrénie; les artères n'ont pas l'élasticité pour supporter la pression et sautent dans le cerveau. Nous perdons notre identité sexuelle parmi les images du sexe, nous perdons notre joie parmi les symboles commerciaux, notre santé dans les amères pollutions de la cigarette, notre ap­pétit dans les aliments empoisonnés.


Mais peut-être que tout cela n'est pas encore l'apocalypse. L'apocalypse est le « cela n'importe plus », c'est regarder dans les yeux et ne pas se rencontrer, c'est parler aux personnes et ne pas sentir la plus petite résonance.


Nous sommes en train de naviguer en pleine tempête, dans des mil­liers de barques qui s'enfoncent dans les angoisses de naufrages, sans espoir et sans aide parce que chacun est occupé à se sauver seul.


L'apocalypse s'empare de notre corps, étouffe les articulations, im­prègne nos cellules pour surgir de nouveau dans nos regards.


La violence contre la nature est la violence contre nous-mêmes. La violence n'est pas seulement chez les assassins, les tortion­naires, les délateurs. La violence est partout: dans l'architecture, dans les rues, dans le volume de la musique élec­tronique, dans notre travail aliénant.


Nous avons fait un « Pacte avec la Mort » et nous nous efforçons de le maintenir. Nous nous enveloppons dans un vaste programme de dé­gradation. Cependant, parfois, dans le soir pollué, entre un rayon de soleil par la fenêtre, une invitation subtile au « Pacte avec la Vie ».

 
 
 

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