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  • Photo du rédacteurBiodanza-Paula

Des instincts aux décisions existentielles par Raul Terrén

Le mystère d’être vivant pourrait se limiter à savoir quand s’ouvrir et quand se fermer, quand dire oui et quand dire non, quand se nourrir de l’environnement et quand se réfugier.


De la perméabilité de la cellule qui lui permet d’être autonome dans sa relation continuelle avec le milieu, à la capacité de différenciation et d’intégration dont a besoin un être humain, tous les organismes vivent dans l’incertitude de savoir si chacune de ses petites décisions quotidiennes, s’ouvrir ou se fermer, dire oui ou dire non, ont été des décisions adéquates.


Dans le cas de l’antilope qui a décidé de boire de l’eau au fleuve, bien qu’elle sente de la peur à pouvoir être attaquée par un lion, sa décision est de vie ou de mort dans l’instant.


Dans notre cas, les conséquences d’un éloignement de notre famille pour accepter un travail très exigent tardera à se faire sentir mais affectera sûrement notre qualité de vie, la rendra plus agréable ou plus difficile, stimulera mon état de santé ou me rendra malade.


Nous avons trois grandes questions existentielles: Où vivre? Avec qui vivre? Que faire dans la vie?


Les réponses à ces questions nous disent combien nous sommes connectés à nous-mêmes et nous montre l’expression de notre identité.


Je propose d’organiser le modèle des douze instincts de Biodanza en lien avec ces trois questions de la manière suivante:


Où vivre? se réfère à quatre instincts du modèle proposé par Rolando Toro: maternel, de nid, migratoire et équilibre – paix – repos.

L’instinct maternel, peut-être le plus important de tous les instincts, est mis ici parce que le giron, les bras de la mère ont certainement été notre premier refuge et le nid le plus sûr dans les premières années de notre vie. C’est extraordinaire de se rendre compte que le où vivre pour un nouveau-né est un avec qui. N’en serait-il pas ainsi pour nous adultes et nous ne nous en rendrions pas compte?

L’instinct de nid est la possibilité de se reposer en sécurité. Dans l’échelle proie – prédateur, on est plutôt proie quand on se repose et dot et c’est pour cela que le nid est si important. Je crois que ceci est complètement négligé par notre société.

L’instinct migratoire est la possibilité de rencontrer des nids alternatifs ou des milieux nourrissants pour l’expression de notre identité.

L’instinct d’équilibre – paix – repos est la possibilité d’harmonie, de syntonie avec la totalité. Rencontrer notre lieu dans le monde.


Avec qui vivre? inclut quatre autres instincts:

Sexuel, séduction, grégaire et fusion.

L’instinct sexuel est l’instinct qui assure la survie de l’espèce, d’où sa puissance extraordinaire, rencontrer le fétiche, la rencontre érotique.

L’instinct de séduction est la capacité à générer n’importe quel type de lien, de faciliter la rencontre avec les personnes.

L’instinct grégaire est la base de la cohabitation, des groupes, de la famille, de la communauté.

L’instinct de fusion est la capacité d’identification avec les personnes, peut-être le secret de l’amour.


Que faire dans la vie ? englobe les quatre autres instincts :

Alimentaire, lutte – fuite, exploratoire et auto-centrisme.

L’instinct alimentaire reflète notre capacité de travail pour obtenir de la nourriture.

L’instinct de lutte – fuite est comment se maintenir en vie.

L’instinct exploratoire permet notre créativité existentielle.

L’instinct d’auto-centrisme est la connexion avec nous-mêmes.

L’expression de l’instinct serait peut-être la manifestation première des décisions qui engagent totalement l’expression de mon identité.


Il me plairait de dire que l’instinct est une capacité phylogénétique de prise de décisions, grâce à laquelle l’animal ou l’être humain nait avec une orientation décisionnelle, une certaine orientation dans la pénombre, pour laquelle il a besoin de l’aide des autres, surtout quand il est plus avancé dans l’échelle évolutive. Dans ces premiers choix, le « corps » sait, l’émotion guide et il y a aussi un acte cognitif de « savoir que faire ».


S’appuyer sur la poitrine de la mère en sentant les battements de son cœur et téter le sein serait peut-être le premier acte cognitif du nouveau-né. Rien n’est conscient parce qu’il n’y a pas de conscience de soi, il n’y a pas de dissociation corps esprit, le bébé est en vivencia complète.

Ici surgissent l’inconscient émotionnel et l’inconscient cognitif.


L’inconscient vital ou psychisme cellulaire proposé par Rolando Toro serait le premier pas d’un être vivant pour manifester l’intelligence de la nature.


A un deuxième niveau, nous pourrions parler d’un inconscient émotionnel et à un troisième d’un inconscient cognitif.


Chez l’adulte, il y aurait une triade qui se rétro-alimente pour le faire bouger dans le monde, qui irait de la décision au niveau cellulaire de créer une nouvelle vie ou générer un cancer, jusqu’aux décisions existentielles de où vivre, avec qui vivre et que faire dans la vie.


Les décisions existentielles surgissent d’un dialogue entre émotion et pensée, entre l’inconscient et la conscience. Le corps sait et le mental veut comprendre.

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