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Biodanza et spiritualité de Andreina Acri

Dans le monde occidental et ses zones d’influence, nous sommes orphelins de nos racines religieuses grecques et judéo-chrétiennes et de la spiritualité que ces racines ont monopolisée. Après avoir mis en place un tabou sur la présence sociale de la religiosité, nos sociétés de ces derniers siècles se sont vouées à une spiritualité au courant oriental, d’origine asiatique. Quand, dans n’importe quelle revue occidentale, on fait allusion à la spiritualité, on y trouve certainement des références taoïstes, bouddhistes, confucéennes, etc… et très peu d’allusions aux traditions spirituelles chrétiennes. On les considère peut-être comme peu intéressantes. C’est naturellement un parti pris arbitraire, tout en respectant profondément les hautes qualités spirituelles des traditions orientales. De fait, la tendance actuelle, amplement étendue en Occident, est de valoriser l’intérêt pour le spirituel en le différenciant clairement du religieux. Ainsi, ces derniers siècles, des groupes spirituels de diverses natures sont apparus qu’il ne m’intéresse pas de nommer dans cette petite réflexion.

On peut définir la spiritualité du latin espiritu : souffle, air, vent, etc. Si nous considérons également que le mot « espiritu » vient du latin « spiritu » et celui-ci du verbe « spirare », c’est-à-dire haleine, souffle, l’espiritu est, par conséquent, celui qui anime ou donne vie. Le dictionnaire de la langue espagnole le défini comme une âme rationnelle, une vigueur naturelle, une vertu qui encourage. Nous arrivons en ce monde par l’accouchement avec une respiration qui de là et pour la suite nous donnera la force vitale pour avancer. Quand nous mourons nous expirons, nous exhalons une dernière respiration, notre « esprit » se déplace vers une dimension non physique de l’expérience.

Spiritualité, de plus, est définie comme la relation avec « Dieu » ou, si nous voulons élargir la signification avec « ce quelque chose intouchable, indéfini et mystérieux » que nous avons besoin de créer, parce que la spiritualité est une caractéristique de l’être humain et c’est la ressource la plus puissante et la plus profonde que nous ayons.

Chaque être humain est capable de développer, progressivement, sa spiritualité. Le concept de spiritualité est multidimensionnel et englobe la totalité de l’être humain.

Au cours de l’histoire de l’humanité, on a donné beaucoup de significations à ce mot « spiritualité ». Son concept de base est la recherche de signification, de but, de transcendance, de connexion avec quelque chose de mystérieux.

Le mystère de la vie fut toujours quelque chose qui a attiré l’humanité : l’insondable, ce qui ne peut s’expliquer, et qui n’est pas visible au quotidien, de sorte qu’un monde parallèle, un monde « comme si », irréel se crée mais tant nécessaire en tant que réalité qui donne un sens à cette existence.

Au début, l’humanité pensait que la vie et la mort appartenaient à la Mère Terre ou à la Mère Universelle qui donnait vie et mort comme un cycle naturel : revenir à la terre était revenir à la maison, revenir à la Mère. La Mère était un être supérieur, sans visage (voir les premières statues de grès qu’on a trouvées à l’époque paléolithique), qui se manifeste par la nature, avec des périodes d’abondance et des périodes de famine ; qui prenait soin de tous les êtres vivants et de leur environnement, où les êtres humains faisaient partie d’elle.

L’être humain a évolué dans sa pensée et dans sa recherche sur les mystères de l’au-delà. Il n’a pu se résigner que celui-ci était la fin. Cette « fin » pouvait être un autre commencement dans un monde parallèle, un monde différent, un monde invisible, intouchable : un monde spirituel.

Nous pourrions brièvement dire que c’est ainsi que l’histoire spirituelle de l’humanité commence.

« Espiritu » comme simple mot est quelque chose qui ne se touche pas, ni ne se voit, mais existe : en poursuivant vers un macro espace, nous savons aujourd’hui avec certitude, grâce aux sciences, que le Cosmos, notre planète et tout ce qui le constitue appartiennent au même « Esprit ». Notre planète est une partie de cette biodiversité. Si elle avait été seule, elle serait morte, son esprit solitaire ne pourrait pas survivre. Aujourd’hui nous savons avec certitude que le Cosmos fait partie du sol que nous foulons et même de notre propre corps. Nous sommes la planète Terre et nous sommes l’Univers. Leurs esprits se fondent avec les nôtres. Nous sommes une Unité. Tous les peuples originaires le savaient. Chacun d’eux, dans leur contexte, dans leur réalité, avec leur façon de penser, partout sur la planète Terre, du pôle nord au pôle sud, voyaient que leur environnement proche et que leur présence résonnaient avec l’esprit des lieux, même sans savoir le définir. Leur présence résonnait comme une unité qui dialogue, qui s’implique, qui interagit. Qu’est-ce que cet « espiritu » était en plus ? LA VIE.

Le modèle théorique de la Biodanza ne considère pas l’individu de façon isolée, mais en connexion totale avec le tout pour vivre la transcendance qui est un potentiel de l’humanité. Il nous permet de se rappeler, de se remémorer notre lien avec la nature, de nous sentir partie de l’Univers. Les états d’expansion de conscience qui peuvent se « déclencher » en Biodanza nous permettent de comprendre ce qui a été dit précédemment.

Rolando Toro Araneda, le créateur de ce système, propose de redonner à l’être humain son lien originel avec l’espèce comme totalité biologique qui, en transcendant son « moi », se rencontre avec l’autre « moi » dans lequel, d’une façon extraordinaire, il se voit et se reconnaît.

« La rencontre avec l’autre est un acte épiphanique » Rolando Toro Araneda

Redonner le lien avec l’univers comme une totalité cosmique, où la vie est le centre. C’est la recherche d’une nouvelle vie qui éveille la sensibilité endormie où, pour rencontrer la paix intérieure, il faut des sentiments d’intimité, d’union satisfaisante, de grâce qui encouragent vraiment une « spiritualité terrestre » pour accepter que le mystère fait partie de la vie et que nous, êtres humains, ne pouvons pas prétendre tout savoir et contester l’incontestable.

Conclusion :

Pouvons-nous considérer qu’un être « spirituel » soit celui qui est préoccupé par des questions liées au sens de la vie, à la vraie nature de l’être humain ? Il se pose des questions comme : Qui suis-je réellement ? Pourquoi suis-je ici ? Que se passe-t-il après la mort ? Avons-nous une âme immortelle? Ai-je une mission ou un destin dans ma vie ? Ne serait-il pas préférable parfois de se limiter à vivre la vie sans plus ? … En effet, cela pourrait paraître plus simple mais, si l’être humain a eu besoin de se poser ces questions qui n’ont pas encore de réponse aujourd’hui, c’est parce que, sans le sentiment transcendant de spiritualité, il tombe facilement dans les filets du monde matériel et dans la sensation de vide et de manque de sens…. et par conséquent dans l’angoisse autodestructrice. C’est ce qui nous a justement amené, par exemple, au problème écologique actuel, mais ceci est un autre sujet….

À partir du moment où l’être humain a altéré techniquement la nature, et ce dès le début de son installation, il s’est peu à peu éloigné de ce chemin, de cette façon de penser tant intégrante. Nous avons donné une forme matérielle au « Espiritu » de la nature en la divisant en entités séparées qui ne sont rien d’autres que nos projections. Les Êtres Divins prirent la forme d’Êtres Humains et se révélèrent faire partie de notre inconscient collectif. Mais là aussi nous évoluons en devenant de plus en plus éthérés. Nos religions nous éloignèrent totalement de ce type de spiritualité parce que le Spirituel s’est séparé de notre corps et s’en fut…. dans les cieux..., laissant le monde et nous-mêmes livrés à une « schizophrénie existentielle »….

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