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La musique en Biodanza: le stimulus harmonisateur par Norberto López

Chaque petite cellule de notre être joue sa partition dans le merveilleux concert de la vie.


À la fin du 18ème siècle, le poète romantique allemand Friedrich Von Hardenberg « Novalis » (1772-1801), pensait que l’essence de l’homme était musicale et que, devant un stimulus sonore agréable, il avait une réponse musculaire instinctive comme si le corps, au-delà de la conscience, reconnaissait cet appel primordial.


Il l’exprimait ainsi : « Toute maladie est un problème musical et la guérison consiste à trouver une résolution musicale… Plus le talent musical du médecin est grand, plus complète et rapide sera la guérison… Il n’existe pas de vrais médicaments: ce qui guérit c’est la contagion avec l’absolument sain… Ce qui guérit c’est la communion avec le sain, l’harmonie.


Si les stimuli externes sont dissociatifs, contradictoires ou agressifs, le résultat organique et la réponse motrice seront aussi du même ordre. Par contre, si ce qui nous arrive est harmonisateur et intégrateur, les fonctions biologiques se réorganisent et la réponse motrice devient cohérente, fluide et harmonieuse.


C’est justement la fonction primordiale de la musique dans le système Biodanza, servir de stimulus harmonisateur.


Cette affirmation apparaît clairement dans les mots de Rolando Toro, créateur du système Biodanza quand il nous disait : la Biodanza devra contaminer l’harmonie. Elle sera un moyen pour créer des résonances internes qui animent musicalement notre vie quotidienne… Le système vivant humain se nourrit de musique. De fait, l’harmonie musicale induit une harmonie biologique, la mélodie sonore accompagne les mélodies de tout ce qui flue en nous, le rythme de la musique active ou adoucit les rythmes viscéraux.


Comment la musique stimule-telle et produit-elle ces processus ?

La musique en Biodanza a comme priorité la signification émotionnelle et la capacité à induire des vivencias pour stimuler des réponses de vitalité, érotisme, créativité, affectivité et transcendance.


Nous percevons la musique avec tout le corps et, même plus, avec tous les tissus corporels, et même les os. On a démontré que la musique produit des changements dans le psychisme, améliore les fonctions cognitives et intellectuelles et agit sur l’organisme en général.


Nos organes ont différentes résonances face aux différents passages d’une œuvre musicale. Cette répercussion a une dimension physique (comme stimulus sensoriel et de mouvement) et une dimension neuroendocrinienne (comme état émotionnel).


La perception musicale est une expérience de totalité. Nous percevons la musique avec notre système cognitif, avec notre sensibilité, avec toute la gamme de nos émotions, avec nos instincts, avec nos organes ; en résumé avec tout ce que notre être vivant représente.


La musique, cependant, agit sur le système nerveux et, à la différence du langage, intervient de manière fondamentale sur le cortex cérébral. La musique a un effet immédiat sur le système nerveux autonome, responsable de l’équilibre neurovégétatif par les systèmes sympathiques et parasympathiques.


L’effet de la musique sur le système neurovégétatif (sympathique – parasympathique)

Chaque ligne de vivencia demande un stimulus rythmique et mélodique spécifique, mais nous pouvons dans les grandes lignes diviser les musiques en deux grands groupes :


1. Les musiques qui agissent en stimulant le système sympathique ou adrénergique ont un effet ergotrope, elles sont capables d’activer, d’élever les niveaux de vigilance et d’attention, d’euphoriser et d’augmenter l’énergie dans les relations avec le milieu, et

2. Les musiques qui agissent en stimulant le système parasympathique ou cholinergique ont un effet trophotrope, elles induisent tranquillité, sommeil et harmonie intime.

Les exercices de Biodanza qui « intensifient la conscience de soi » activent le système sympathique. À l’inverse, les exercices qui induisent la régression activent le système parasympathique. La pratique contribue à stabiliser l’équilibre neurovégétatif.


De manière générale, le système sympathique agit comme un stimulant circulatoire en élevant le rythme cardiaque et la pression artérielle, alors que le système parasympathique agit comme inhibiteur.


Dans l’appareil digestif, ces actions s’inversent, le parasympathique (cholinergique) fonctionnant comme stimulant et le sympathique (adrénergique) comme inhibiteur.


Il existe de nombreuses expériences qui montrent l’influence des rythmes musicaux sur le rythme du cœur et quelques-unes sur la pression artérielle. Ainsi, certaines musiques rythmiques avec un contenu puissant et vital peuvent affecter l’organisme en accélérant le rythme cardiaque, en élevant le pouls et la pression artérielle. D’autres musiques, par contre, des mélodies douces induisent des états qui diminuent l’activité motrice et ont pour effet le relâchement musculaire.


La musique lente et douce active le système parasympathique :

- Diminue le rythme cardiaque

- Augmente la sécrétion des glandes lacrymales et salivaires

- Prédispose à l’accumulation de réserves

- Active l’éros en général

Génère des vivencias de paix, de plénitude et d’harmonie


La musique avec des rythmes joyeux et euphorisants a une action stimulante sur le système sympathique :

- Augmente le rythme cardiaque

- Élève la pression artérielle

- Vasoconstriction de l’aire splénique

- Déplacement du sang vers les muscles qui vont entrer en action

- Mobilisation du glycogène du foie

- Bronchodilatation pour permettre une meilleure ventilation

- Augmentation de la coagulation du sang

Génère des vivencias d’urgence, d’euphorie, de joie et d’élan vital.


Pendant la danse, la musique se fait mouvement corporel, s’incarne.


La vivencia qui surgit de l’effet « musique-mouvement » provoque des changements subtils dans les neurotransmetteurs et dans le système neurovégétatif. Ces changements modifient l’état des organes, les rythmes viscéraux et le métabolisme général de l’organisme.


Pour chacune des danses, nous utilisons une musique et le mouvement corporel stimulé par elle a pour but l’induction d’une vivencia spécifique.


La pratique de la Biodanza part du concept de « la musique en tant que vibration déflagrante par excellence ».


Parce que, même quand nous pouvons l’intellectualiser, la musique arrive directement au centre de nos émotions. Parfois, selon mon expérience en tant que musicien et plus précisément en tant que percussionniste, le rythme m’intéresse et je me questionne si nous sommes conscients de comment le rythme nous connecte à la vie et active notre vitalité.


Je perçois que nous essayons d’apprendre le rythme comme s’il était hors de nous et non à l’intérieur, oubliant que chacun de nos organes vibre en permanence avec son propre rythme.


Quand l’orchestre joue une harmonique, tous les organes vibrent en accord, nous parlons d’homéostasie (équilibre), de santé et de bien-être (être bien). Sans aucun doute, le rythme est lien avec la vie et parfois un des liens que nous avons le plus besoin de récupérer. La majorité de nos problèmes vitaux sont rythmiques. La pleine connexion avec le rythme facilite la vivencia de faire partie de la totalité.


Notre méthodologie en Biodanza se base sur l’intégration entre la musique, le mouvement et la vivencia, comme le dit Rolando Toro : Nous sommes un pur instrument de lien… Le rythme nous unit à l’univers, à notre génitalité, à tout ce qui est origine ; la mélodie élabore notre communauté amoureuse et l’harmonie nous offre l’intimité et la transcendance.


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