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L'intelligence affective par Rolando Toro Araneda

Introduction

De nombreuses études expérimentales ont établi des relations profondes entre le monde émotionnel et l’intelligence.

Rof Carballo, Howard Gardner, Antonio Damasio, David Gelerner, font partie de ceux qui font progresser ce concept d’une intelligence plus intégrée.

Gelerner dit que les émotions sont inséparables de la pensée, parce qu’elles inhibent ou stimulent la prise de décision à un moment donné.

En fait, l’intelligence fait partie intégrante de toutes nos fonctions et de notre histoire existentielle. Nous ne pensons pas seulement avec notre cerveau, mais plutôt avec l’ensemble de notre corps.


Evolution du concept d’intelligence

Le concept d’intelligence a considérablement évolué au cours du temps.

Etymologiquement, l’intelligence désigne la fonction cognitive (du latin « cognitivo » = reconnaître).


A partir des travaux de psychologie de Terman, puis plus tard de Binet, l’intelligence était considérée comme la capacité de résoudre des problèmes. Donc pour l’évaluer, on proposait des problèmes présentant des difficultés croissantes, baptisés « tests d’intelligence ». Le score obtenu, comparé à une moyenne générale donne le « quotient d’intelligence » (QI). Celui qui a un bon score, correspond au modèle d’intelligence proposé par les concepteurs du test.


Plus tard, on constata que certains individus dotés d’un quotient intellectuel supérieur étaient des psychopathes, sans identité, inaptes à comprendre la vie. Ce fut le cas des chefs nazis, qui au regard de leur QI étaient des génies et manifestaient néanmoins un profond niveau d’imbécillité face à la vie.


Raven proposa avec son test sur « les matrices progressives » un concept d’intelligence abstraite, qui favorisait la capacité d’établir des relations spécifiques entre certaines images et découvrir, de plus, les corrélations (famille de familles) entre les images. Ce test est vraiment très ingénieux.


Rorschach, avec sont test de personnalité, relie l’intelligence et la capacité de découvrir, à partir de taches, des images globales intégrant les éléments de détails ; ce test est révélateur de la capacité d’intégrer les parties au tout, dans des situations ambiguës.


Howard Gardner a proposé des déclinaisons qualitatives de l’intelligence. Selon cet auteur, il existe 7 types d’intelligence :


1. l’agilité verbale

2. l’agilité logico-mathématique

3. les matrices de l’espace

4. le génie kinesthésique

5. le talent musical

6. le talent personnel (compréhension de l’humain)

7. le talent interpersonnel (vivre en accord avec les sentiments profonds)


Ces appellations ne sont dans l’absolu, ni satisfaisantes, ni rigoureuses, mais elles ont au moins le mérite d’une profonde intuition de la complexité de l’intelligence.


Instinct, vivencia, intelligence

Nous pouvons considérer l’instinct comme une intelligence cosmique. Une capacité innée de répondre aux stimuli spécifiques, qui facilitent l’adaptation et la conservation de la vie.

La vivencia est une expérience vécue par une personne, avec une forte intensité, dans l’instant présent (ici et maintenant), activant ses fonction neurovégétatives et kinesthésiques.

Les vivencias constituent une porte à travers laquelle nous entrons dans ce pur espace de l’être, où le temps disparaît, nous installant pour toujours dans l’ici et maintenant.

La vivencia possède la propriété ontologique de nous mettre en relation avec la profondeur de notre être ; la vivencia a aussi une action régulatrice lorsqu’elle intègre une dimension affective.

Ces deux instances, instinct et vivencia, sont profondément reliées et forment en partie notre racine biologique nous reliant à la vie.

Gardner et Damasio parlent de l’influence des sentiments sur la fonction logico-rationnelle et cela est déjà en soi un progrès conceptuel par rapport au rôle classiquement attribué aux émotions.

Les sentiments sont une façon de percevoir une organisation des tendances, la prédisposition à sentir des émotions déterminées.

Je pense que le facteur permanent qui intègre et structure l’intelligence comme fonction globale est l’affectivité.

L’intelligence affective

L’intelligence affective n’est pas une forme spéciale de l’intelligence.

Toutes les formes différenciées de l’intelligence motrice, spatiale, mécanique, sémantique, sociale, etc. … ont une source commune : l’Affectivité.

Pour comprendre cela, il est nécessaire d’examiner les relations entre l’intelligence, la perception, l’élaboration symbolique et le niveau de conscience.

Les relations entre perception et affectivité ont déjà été démontrées par les études menées sur la perception dans « la maison des perspectives altérées » de Ames.

La taille des personnages (vus à travers un trou percé dans la maison construite par Ames) est perçue de façon totalement différente selon le niveau de relation affective qui existe entre l’observateur et la personne observée. Cela signifie que l’affectivité organise la perception.

Durant les expériences hallucinogènes, la perception des couleurs change violemment selon la qualité de l’affectivité et de l’humour.

Durant les états dépressifs profonds, les couleurs paraissent opaques et sans vie.

Pour les psychotiques, la perception des formes, des espaces, du temps et des couleurs changent en fonction des altérations de la structure de l’affectivité.

Je pense qu’une définition essentielle de l’intelligence serait la capacité affectivo-motrice d’établir des connexions avec la vie et de relier l’identité personnelle à l’identité de l’univers.

Tous les membres de l’humanité possèdent cette potentialité d’identité avec l’univers qu’ils soient sauvages ou civilisés, cultivés ou ignorants, mais elle est profondément bloquée à cause de la dissociation affective qui endeuille la société. Se relier à la vie, c’est participer à l’intelligence cosmique.

La proposition de la Biodanza est justement de relier la vie à la vie.

L’affectivité est le génie de l’espèce.

Emotion et affectivité

L’impact causé par la diffusion du concept d’intelligence émotionnelle ces dernières années vient de la préoccupation populaire à vouloir dépasser les représentations abstraites, concernant l’intelligence, dissociée de la conception globale de l’être humain.

Depuis plus de 50 ans, Jose Lopez Ibor et Rof Carballo ont attiré notre attention sur l’importance du « monde émotionnel » et de ses relations avec les systèmes de régulation organique et mentale, et, de façon générale, avec le style de vie.

Une étude réalisée par Raul Terrén et Rolando Toro Araneda a révélé que la pratique de la Biodanza développait l’intelligence.

Gardner soulignait l’existence de l’intelligence sociale dans sa classification de 7 types d’intelligence.

Il la définissait comme étant la capacité d’établir une relation raffinée entre des personnes, associée à la perception des situations de vie en commun dans notre société.

Je crois qu’il est temps maintenant de mettre un peu d’ordre intellectuel dans cet intérêt légitime pour les nouvelles formes d’intelligence et leur intégration à la totalité des fonctions humaines.

C’est une conception cohérente avec la théorie de la complexité proposée par Edgar Morin et Murray Gell-Mann, selon laquelle le concept classique de l’intelligence est extrêmement simpliste. En effet, il ne tient pas compte des aspects profonds et complexes de l’esprit humain. Tout d’abord, je souhaite établir clairement la différence entre l’émotionnel et l’affectivité. A partir de ces distinctions, nous avons découvert que la pratique de la Biodanza élève : l’intelligence globale et celle du détail (critères de Rorschach), l’intelligence abstraites (critères de Raven), l’intelligence musicale, motrice et surtout l’intelligence affective.



En réalité, l’intelligence émotionnelle n’existe pas. En faisant partie d’un univers vivant, nous participons de l’intelligence cosmique qui génère la vie et qui est reliée à la capacité d’AMOUR. L’intelligence affective est la capacité de résoudre les problèmes de la vie par la vie elle-même.

Aussi, nous pouvons affirmer, d’un point de vue scientifique, que la guerre est une activité d’handicapés mentaux proches du niveau d’idiotie. L’expression totale de l’intelligence humaine est l’amour et l’amitié. L’amour est une interaction subtile entre deux identités qui se confrontent pour atteindre la construction d’une identité unie avec l’autre.

C’est un élan de fusion avec les autres. L’amour ne surgit pas de la nature de l’instant mais est plutôt un processus qui anime l’existence.

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