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Fondements pour l'entrée de la Biodanza dans la pratique pédagogique par Nélida Pérez

Pourquoi le corporel ?

Nous recherchons des fondements théoriques qui justifient et dénotent l’importance d’inclure la corporalité dans la pratique pédagogique.


La neurophysiologie nous donne une réponse en nous enseignant que, chez l’être humain, tout n’est pas contrôlé consciemment par le cortex cérébral. Il existe une organisation corporelle très archaïque qui échappe à la domination corticale et qui englobe toute la gamme des sensations, réactions motrices et organiques spontanées, sub-corticales. Ainsi, par exemple, devant une situation de « danger », notre corps sera le premier à exprimer notre peur, avant que nous soyons « conscient » de la ressentir ; ceci s’exprimera d’une façon motrice (fuite – paralysie), hormonale (transpiration) ou neurovégétative (accélération du rythme cardiaque).


D’un point de vue linguistique : nous démontrons que par le corps nous développons une gamme de conduites qui sont un vrai langage gestuel ou corporel, dans la mesure où elles sont un moyen pour nous exprimer, pour comprendre et être compris. Ce langage gestuel précède chronologiquement le langage verbal et coexiste avec lui. Plus primitif que la parole, il est également généralement plus spontané et moins codifié. C’est pourquoi il est d’une importance vitale de le récupérer et de le favoriser pour une meilleure communication et une meilleure créativité de l’être humain et pour une meilleure évolution du langage verbal.


Les théories psychologiques nous donnent un autre fondement quand elles nous disent que le premier système de connaissance du monde chez l’être humain est dérivé des images cénesthésiques, visuelles, auditives, olfactives, de vivencias corporelles des premiers mois de la vie (saveur du lait, sa couleur, ajoutée au mouvement des lèvres qui tètent, l’image du sein, etc.) où l’enfant est un faisceau de pulsions auto-érotiques régies par le principe de plaisir. Ce premier système de connaissance reste ouvert toute la vie, c’est-à-dire que nous allons toujours avoir un niveau d’approche du monde et des personnes au travers de ce système primitif de connaissance que sont les sens, les sensations corporelles et les images cénesthésiques.


D’autre part, la psychogénétique et l’épistémologie génétique démontrent comment l’enfant, ensuite adulte, structure le monde à partir de son corps et comment tout développement de son intelligence s’appuie sur des activités motrices primitives. A partir de ses vivencias corporelles, l’enfant ensuite adulte structure le monde des objets dans ses relations spatio-temporelles et causales, il structure le monde des « autres » dans ses relations affectives. Ainsi, c’est à travers ses premières conduites de toucher, etc. que l’enfant commence un dialogue avec son environnement familier. Tout le développement qui suit « scelle » ces premières vivencias corporelles.


J’adhère à l’hypothèse qui soutient que la maladie et la souffrance humaine ont leur origine dans la difficulté à développer les potentialités vitales et dans le blocage émotionnel. Pour cette raison, la proposition est de donner la priorité à la vivencia par le mouvement et l’expression.


Pour quoi le corporel ?

Certains objectifs mentionnés ci-dessous contribuent à ce que les personnes :


- s’informent sur la réalité à partir de leur possibilité d’exploration sensori-motrice;

- soient capables d'un lien tonique - émotionnel avec l'autre car l'impulsion de la connaissance est, à la base, le désir de s'approcher et de se connecter à l'autre;

- développent des codes de communication en feedback;

- expriment leurs potentiels génétiques;

- développent leurs nécessités et leurs possibilités de mouvement en transcendant les limites de l'espace de leur propre corps pour accéder ainsi à l'espace qui les entoure;

- déplient le « faire » corporel, incluent le « sentir » et permettent le « penser »

- permettent la croissance intégrée de l’être humain en garantissant une identité saine.


Comment le corporel ?

La proposition de la Biodanza est le développement de cinq lignes de vivencia et de mouvement: Vitalité, Sexualité, Créativité, Affectivité et Transcendance.


Vitalité : c’est l’élan vital, l’énergie de l’individu pour affronter le monde et se relier avec lui. Cette énergie se développe et s’exprime par le mouvement, le jeu, l’activité et le repos.


Sexualité : elle naît et meurt avec l’être humain, elle est reliée à la capacité de sentir du désir et du plaisir. Elle a à voir avec le contact et le lien profond avec l’autre.


Créativité : c’est l’élément de rénovation, elle est liée à la pensée divergente, au succès du choix et de l’action, avec l’expression. La mécanisation, la répétition, la copie sont quelques uns des mécanismes qui paralysent la créativité.


Affectivité : c’est le monde émotionnel et sensible de la personne, elle est en relation avec le lien qui s’établit avec l’autre, avec le groupe et avec la communauté.


Transcendance : c’est la capacité d’aller au-delà de son propre ego et de se lier avec des unités chaque fois plus grandes. Elle est liée à l’harmonie avec le milieu ambiant.

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