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  • Photo du rédacteurBiodanza-Paula

Culture biocentrique par Raul Terrén

Culture, culte, cultiver, se cultiver; résonance morphique paradoxale des mots qui annonce aussi une résonance dans sa signification.


Culture, création humaine; culte, recherche du sacré; cultiver, vie nature; se cultiver, appliquer tous les précédents à soi-même.


Nous sommes par nature des êtres de culture et une culture biocentrique ou une culture de la vie propose de dépasser l’antinomie nature – culture, instinct – apprentissage, en un mot corps – âme.


L’éducation biocentrique nous propose donc: apprendre à vivre et ceci peut se résumer en deux grandes lignes, développer notre information instinctive et savoir cohabiter.


Les instincts assurent notre connexion primordiale avec la sagesse de la nature et, à partir de là, l’unique problème réside à vivre ensemble, le défi de l’humanité est la cohabitation.


Pour cette cohabitation planétaire, il faut favoriser une culture de la rencontre, à la manière de Martin Buber, Pichon Rivière, Paulo Freire, Humberto Maturana, Rolando Toro et d’autres; récupérer dans l’histoire de la culture humaine une philosophie biocentrique qui permette la cohabitation de toutes les formes de vie et de toutes les formes d’humanité.


Nous parlons d’une culture de la rencontre, de l’intégration nature – culture, l’opposé de la vision de Descartes avec la séparation en res extensa et res cogitans.


Pour cela, il est important de faire un nouveau voyage à travers l’histoire humaine en récupérant les penseurs intégrés.


Peut-être le plus important d’eux est justement un contemporain de Descartes qui vivait en plus dans le même pays et par moment dans la même ville que lui, Amsterdam et la Hollande du 17ème siècle.


Je me réfère à Baruch de Spinoza, un penseur qui est à la base d’une culture biocentrique, d’une culture de la vie.


Pour Spinoza, corps et âme sont deux expressions d’une même substance, la nature, la vie et Dieu et nous sommes tous des modes d’être de cette même substance.


C’est un philosophe de l’immanence, de l’unité, de la connexion du tout avec tout. Tout se passe dans les rencontres que nous allons avoir avec tout et avec tous, il faut des rencontres qui stimulent ma puissance d’être et d’autres qui la diminuent. Pour Spinoza, il n’y a pas de mal, le mal est simplement une mauvaise rencontre.


Le défi de la cohabitation humaine et de tous les être vivants réside peut-être simplement dans le développement d’une intelligence interpersonnelle à la manière de Gardner et écologique à la manière de Capra, en la synthétisant dans la proposition d’une intelligence affective de Rolando Toro.


A mon avis, tout se réduit à la capacité d’empathie, c’est-à-dire à pouvoir se mettre à la place de l’autre, d’être dans sa peau un instant pour découvrir la meilleure façon d’être ensemble sans lui faire du tort, sans nous faire du tort.


Le psychologue qui a étudié les chefs nazis de Nuremberg soutient que le mal qui caractérisait ces hommes était le manque d’empathie, l’impossibilité de se mettre à la place de l’autre. Pour cette raison, ils purent commettre tant de crimes, les autres n’étant pas des humains pour eux.

Apprendre à cohabiter est le défi, et pour cela le premier pas est d’appendre à cohabiter avec notre amour, nos enfants, nos amis, nos compagnons de Biodanza.


Les écoles de Biodanza devraient être le centre par excellence d’une culture de la vie, l’objectif central de l’éducation biocentrique “apprendre à vivre” devrait se percevoir clairement dans sa dynamique pédagogique.


Une école de Biodanza devrait être avant tout un centre de développement de nos instincts et de notre capacité de rencontre, de lien avec soi-même, avec l’autre et avec la nature dans le sens de Spinoza.


Je crois que pour cela il faut commencer à la maison, être biocentrique dans nos foyers et avec toutes les personnes avec lesquelles nous cohabitons.

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