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Champs de résonance affective par Rodrigo Garcia

Je raconte l’histoire d’un groupe d’îles au Japon où vivent certains singes auxquels les scientifiques du lieu s’intéressaient beaucoup. Un jour, un des scientifiques laissa sur la plage des patates pour que les singes descendent des arbres et les mangent et qu’il puisse ainsi les observer plus facilement. Un jour, une femelle de dix-huit mois appelée Imo s’empara d’une patate et l’emmena vers la mer, la lava et quitta le sol et le sable. Elle mangea les patates propres et salées (par l’eau de mer). Imo enseigna à sa mère et à ses amis à laver les patates, ils l’apprirent ensuite aux parents que les enfants imitèrent et peu à peu les autres singes de l’île adoptèrent le même comportement..

Peu de temps après, ils constatèrent que les singes des autres îles adoptèrent le même comportement de laver les patates. Le plus surprenant pour les scientifiques fut de savoir que les singes des autres îles n’avaient pas de communication directe entre eux. Les scientifiques conclurent qu’à partir du centième singe, le comportement se propagea de façon extraordinaire.

Les habitants proches des îles l’ont appris et l’histoire se répandit rapidement. Ils l’appelèrent : « L’histoire du centième singe ».


Qu’est-ce qui nous différencie des singes ? Un comportement de notre vie peut-il influencer de façon significative le comportement des autres personnes ?


Nous sommes des êtres du cosmos interconnectés, faits de particules en forme de petites cordes qui vibrent en jouant une symphonie cosmique.


Existe-t-il dans notre monde un moment dans le quotidien où nous arrêtons de nous regarder dans les yeux ? Quel sera pour les humains le nombre qui modifiera notre comportement ? Peut-être ne le découvrirons-nous jamais. Pourtant, même si nous ne le découvrions pas, il y a quelque chose au fond de nous qui nous fait savoir que le travail sur notre existence est juste. L’histoire du centième singe peut être analysée comme un mythe de la nouvelle ère. Un mythe que les plus rêveurs aime raconter et vivre, un mythe d’espoir pour les nostalgiques de l’amour.


Le biologiste Rupert Sheldrake a observé un phénomène similaire chez les rats de laboratoire en lien avec l’expansion de l’apprentissage et développa une théorie qu’il a appelé Résonance Morphique.


« La résonance morphique est un principe de mémoire dans la nature. Tout ce qui est similaire dans un système auto-organisé sera influencé par tout ce qui s’est passé dans le passé ; tout ce qui se passera dans le futur dans un système similaire sera influencé par ce qui se passe dans le présent. C’est une mémoire dans la nature basée sur la similitude et elle s’applique aux atomes, aux molécules, aux cristaux, aux organismes vivants, aux animaux, aux plantes, aux cerveaux, aux sociétés et aussi aux planètes et aux galaxies. C’est donc un principe de mémoire et d’habitude dans la nature. » (Rupert Sheldrake, 1990).


Quand un comportement est répété assez longtemps, elle forme un Champ Morphogénétique qui est créateur de nouvelles formes.


Ce champ s’étend dans l’espace et dans le temps par le processus de Résonance Morphique et traverse tous les membres de l’espèce. Nous devons nous rappeler qu’en parlant de concept de champ, nous disons qu’il y a des forces qui interagissent entre elles, comme pourraient le faire les champs électromagnétiques. Quand il existe un nouveau modèle de comportement au sein de l’espèce, ses membres se syntonisent avec le Champ Morphique, un nouveau modèle s’acquiert qui se développe avec une plus grande facilité. À mesure que le champ devient plus fort il s’étend par le processus de Résonance Morphique.


Il existe une similitude avec l’inconscient collectif qu’a postulé Jung, avec la différence que l’inconscient collectif se réfère seulement à l’aspect humain. Sheldrake mentionne cette similitude et dit :


« L’idée que j’expose est très similaire à l’idée de l’inconscient collectif. La différence principale est que l’idée de Jung fut principalement appliquée à l’expérience humaine et à la mémoire collective humaine. Ce que je suggère ici est qu’il y a un principe très similaire qui opère dans tout l’univers, non seulement chez les êtres humains. »


Les nouvelles vies qui naissent se syntoniseront sur la fréquence du Champ Morphique dans lequel nous sommes immergés. Que se passe-t-il si nous résonnons de guerres, de disqualifications et de maltraitance ?


Si nous répandons suffisamment le système Biodanza pour créer un nouveau Champ Morphique, alors les comportements pro vie seront chaque fois plus enracinés. Par exemple, quand quelqu’un arrive à une séance de Biodanza, il s’assoit dans la ronde et commence à se syntoniser avec la Résonance Morphique. Tout son corps s’imprègne et il commence à faire partie de ce processus de résonance et, sans s’en rendre compte, il applique ce comportement dans sa vie et le répand dans la société. Je crois que le champ morphique que nous devons le plus développer est l’affectivité ; créer des systèmes qui possèdent dans leur structure interne et leur fréquence caractéristique le pouvoir de l’affectif.


Champs de résonance affective

Les champs de résonance affective sont le champ morphique qui se crée en Biodanza. L’affectivité est la base de tout groupe de Biodanza, s’il n’existe pas d’affectivité entre les participants du groupe, le processus de transformation en est affecté. Dès le moment où nous nous prenons les mains pour créer une ronde et nous nous regardons dans les yeux, nous participons du champ de résonance affective.


Résonner est une possibilité d’expansion, comme les cordes d’une guitare vibrent et génèrent un son qui voyage par l’air, nos corps résonnent générant une vibration qui voyage dans l’espace. Les corps qui dansent affectivement partagent une tonalité, un temps, une communication. L’un commence à s’affiner pour pouvoir se rencontrer avec l’autre. À partir de la stimulation de la mélodie, il mobilise le centre affectif où la mélodie est une invitation à récupérer nos gestes de tendresse, de compréhension, de soin et d’empathie.


Il y a des personnes qui racontent qu’en arrivant dans la salle où sont proposées les séances hebdomadaires de Biodanza, elles sentent habituellement, qu’en passant la porte, elles oublient tous leurs problèmes du jour, s’harmonisent et commencent à se sentir bien. Nous pourrions dire qu’elles commencent à se syntoniser avec le champ de Résonance Affective.


A ce même moment, nous traversent les signaux de la radio, de la télévision, de la Wifi. Nous vivons cependant comme si ces signaux n’existaient pas car nous n’avons pas la capacité de les syntoniser avec notre corps, l’unique façon que nous avons est à partir de dispositifs comme les téléviseurs, les modems, les radios, les téléphones portables. Avec ces dispositifs, nous nous syntonisons et pouvons dé-codifier les messages et en envoyer, nous obtenons une communication.


La Biodanza est notre dispositif pour nous syntoniser au champ de Résonance Affective. Nous arrivons à une séance de Biodanza et nous apprenons à nous syntoniser et nous devenons une partie du champ de Résonance Affective. En l’incorporant à notre vie quotidienne, nous répandons le champ et laissons une mémoire à notre espèce. Nous laissons une habitude qui sera transmise aux membres de l’espèce qui naîtront après et également à ceux qui sont proches et parviennent à être influencés par le champ de Résonance Affective.


Le Principe Biocentrique doit remplacer les mécanismes anti vie en vigueur aujourd’hui. L’affectivité doit être vue comme quelque chose de « normal », s’étreindre, se regarder, pleurer ensemble, se prendre par les mains. Récupérer journellement les gestes affectifs et créer des foyers chauds, remplis d’affection et d’amour. Ne jamais avoir honte des gestes d’amour !


Nous devons nous proposer à traverser les murs du groupe hebdomadaire de Biodanza pour arriver à élargir le champ de Résonance Affective. Un jour, ces gestes seront évidentes et nous aurons d’autres sujets à nous occuper.


Commençons par armer la ronde ou, dit autrement, commençons à nous prendre les mains, à nous regarder et à nous voir comme des pairs.


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