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Photo du rédacteurBiodanza-Paula

Réhabilitation motrice et existentielle de la maladie de Parkinson par la Biodanza par R. Toro A.

Symptomatologie clinique de la maladie de Parkinson

La maladie de Parkinson a une étiologie ignorée. Elle surgit dans la seconde moitié de la vie et touche principalement le sexe masculin.

La symptomatologie se manifeste par des bradikynésies ou des akinésies, par des tremblements, par une rigidité avec un développement progressif.

D’autres symptômes spécifiques sont la fatigue, une diminution de rendement dans le travail, une dépression, des douleurs somatiques, des paresthésies et d’autres déséquilibres neurovégétatifs.

La difficulté à commencer les mouvements volontaires est caractéristique de cette maladie, de même que la difficulté du passage d’un schéma moteur à un autre.

Il y a aussi une perte de la capacité d’exécution des séquences motrices complexes, rapides et alternées.

L’hypokinésie se manifeste principalement dans la marche et dans le changement de direction. La position du corps se manifeste par un tronc fléchi avec une tendance à l’antéro-flexion.

L’expression du visage se bloque progressivement jusqu’à ce qu’un masque apparaisse.

Le langage verbal reste altéré par la perte de la fluidité et de la variation du ton qui dépendent de l’activité émotionnelle.

Le langage est fréquemment répétitif et sans expression.

L’écriture se modifie en rapetissant la mesure des lettres. La « micrographie parkinsonienne » peut rendre l’écriture illisible.

Symptômes moteurs habituels de la maladie de Parkinson

Les facilitateurs de Biodanza doivent tenir compte des éléments suivants :


- Tremblements rythmiques

- Difficulté à commencer la marche

- Tendance à la rapidité (altération de l’équilibre et de la coordination)

- Rigidité motrice

- Difficulté à se lever

- Diminution de la dimension de l’écriture (micrographie)

- Manque d’expressivité du visage


La majeure partie de ces symptômes diminuent ou disparaissent avec les émotions induites par la Biodanza. Le tremblement parkinsonien, appelé généralement « tremblement de repos » est un mouvement involontaire, rythmique, de 4 ou 7 cycles par seconde, régulier et oscillant. Dans une phase avancée, le tremblement se manifeste aussi pendant l’activité volontaire. La rigidité parkinsonienne est représentée par l’hypertonie d’origine extrapyramidale. Cette rigidité se réduit pendant le sommeil et l’anesthésie.

Les troubles neurovégétatifs les plus fréquents sont : hypertension orthostatique, séborrhée, anhidrose éventuelle et constipation fréquente.


Lésions anatomiques pathologiques

Dans cette maladie, sont touchées la structure pigmentaire du tronc encéphalique et en particulier le locus niger.


Symptômes psychologiques

Sous l’effet de situations émotionnelles de conflit ou d’anxiété, les symptômes parkinsoniens s’accentuent.

Il existe un circuit neurologique dans lequel les symptômes émotionnels et moteurs se rétro-alimentent.

La dépression, provoquée par les difficultés physiques, tend à être progressive.

Il y a une diminution de la mémoire immédiate de l’activité, de la pensée et de la capacité critique.

Le sentiment d’inutilité progressif accentue la dépression.

Le malade parkinsonien souffre de profonds troubles de son identité comme, par exemple, de sentiments de dévaluation, d’une tendance à la dépendance, d’altérations du jugement de la réalité, d’une difficulté de communication, d’un manque de motivations à vivre.

Sa carence affective s’aggrave devant sa difficulté motrice et expressive.

Le patient parkinsonien n’est pas seulement un malade moteur. Son existence entière est gravement malade.


La réhabilitation traditionnelle

Les exercices de réhabilitation traditionnelle proposent d’activer la marche, de corriger la position, de stimuler les mouvements des jambes (bicyclette) et la motricité globale.

D’autres exercices doux, d’extension, de préhension et de coordination facilitent la manipulation des objets.

Le système de biofeedback o le training autogène sont aussi utilisés avec des résultats incertains ou nuls.

On recommande aux malades de participer à l’activité de la vie quotidienne seulement pour l’efficacité qu’ont, dans la réhabilitation, des mouvements plus organiques ou plus concrets.


Réhabilitation de la maladie de Parkinson par le système Biodanza

La différence fondamentale entre les méthodes traditionnelles et la Biodanza st que, dans celle-ci, il existe une forte motivation émotionnelle de se bouger.

La réhabilitation traditionnelle de la maladie de Parkinson est mécanique, basée sur des exercices imposés de l’extérieur par le thérapeute. Dans ces procédés, on utilise quelquefois des machines pour exercer certains mouvements spécifiques.

Pendant la session de Biodanza, les mouvements que réalise le malade sont, au contraire, ordonnés de « l’intérieur » et stimulés par un besoin émotionnel.

Les mouvements que réalise le malade pendant une session sont des comportements organiques, complexes, qui facilitent l’intégration affective et motrice du malade en stimulant la joie et le rythme avec des mouvements simples de coordination ou par des danses avec une autre personne.

Par certains exercices, la personne frappée par cette maladie exprime une diversité d’émotions.

Le défi de se bouger en activité de groupe stimule à réaliser des mouvements d’union entre les personnes.

La danse rythmique augmente l’humeur, surmontant de façon transitoire l’état de dépression.

Après un certain temps, l’humeur se stabilise à un niveau plus élevé.

Les exercices de fluidité éliminent progressivement l’hypertonie extrapyramidale. Les émotions de joie, d’affectivité activent les centres moteurs en surmontant la tendance à l’akinésie.

Réaliser une danse simple demande un changement des schémas moteurs.

Les différentes impulsions d’adaptation à chaque mouvement de la danse comportent une complexité plus grande que les simples exercices mécaniques.

Finalement, le contact affectif dans le groupe rétablit la communication et renforce la conscience et l’identité, gravement menacées par la maladie.

La confiance en soi et l’estime de soi augmentent avec la progressive autonomie du mouvement.


Hypothèse autour des mécanismes possibles de réhabilitation et de soin de la maladie de Parkinson par la Biodanza

Nous avons observé des cas surprenants de réhabilitation des malades parkinsoniens par la Biodanza.

L’hypothèse explicative appartient sans doute au champ de la médecine psychosomatique.

Nous partons d’une conception unitaire de l’organisme, selon laquelle le psychique et le somatique forment une seule structure systémique.

De nouveaux stimuli de caractère moteur, induits par d’intenses émotions, changent les niveaux de réponse du système nerveux et changent la production des neurotransmetteurs.

Ces nouveaux stimuli peuvent générer des circuits nerveux collatéraux qui se renforcent progressivement par une rétro-alimentation, stabilisant de nouveaux schémas de motricité.

Les circuits neurochimiques, induits par les émotions et de nouveaux comportements moteurs, peuvent restaurer les fonctionnements psychomoteurs globaux.

Les études d’anatomie neurochimique des ganglions de la base ont permis d’individualiser de nombreux circuits neurochimiques et de localiser les neurotransmetteurs qui interviennent comme médiateurs chimiques des ganglions de la base en connexion avec le cortex moteur.


Considérations sur les mécanismes possibles qui interviennent dans la réhabilitation par la Biodanza

La Biodanza est un système d’intégration des fonctions organiques, d’optimisation des styles de vie par l’induction progressive d’émotions intenses (vivencias) induites à leur tour par la musique, la danse et des exercices de rencontre en groupe.

Ces exercices sont organisés autour d’un modèle théorique.

Ainsi, par exemple, des exercices qui représentent des « défis » ont des effets ergotropes (sympathico-adrénergiques). Des exercices qui induisent la régression et le relâchement ont des effets trophotropes (parasympathico-cholinergiques). Des exercices d’harmonisation ont des effets anxiolytiques, tranquillisants (type « effet GABA »). Des exercices euphoriques ou avec des nuances érotiques ont des effets antidépresseurs (inhibiteur de MAO).

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