L’ouïe est un processus biologique, l’écoute est un processus interne, active, dont nous ne nous rendons pas compte, jusqu’à ce que nous nous entraînions notre écoute et que nous la rendons consciente. En Biodanza, nous écoutons le langage de la sémantique musicale, et nous répondons avec le langage du corps et de la voix.
Notre pensée se traduit dans le fait que nous conversons tout le temps, nous avons beaucoup de conversations internes dans notre tête. Nous écoutons cette voix, que beaucoup aimeraient taire parce que, parfois, nous ne pouvons pas écouter l’autre si nous ne faisons pas taire cette conversation en nous. En Biodanza, nous savons que nous fonctionnons ainsi biologiquement, nous avons un monde interne d’émotions, de croyances, de jugements, de mémoire, de conversation.
Le son et le silence prennent sens. Nous intégrons le rythme, la mélodie, le volume, la qualité des vibrations, aigues, susurrantes, fortes, graves, des mouvements et des sons antérieurs aux mots qui nous permettent d’harmoniser. Le langage du corps, permet en premier l’écoute consciente, nous libérons la parole, la parole émue qui parle de cet instant de vivencia intégrante.
Cela fait partie d’un chemin d’intégration de l’identité, mais il y a plus à intégrer, nous sommes des êtres émotionnels, parlant de relation, il faut intégrer la conversation, ce qui donne de la place à cet autre différent et qui coexiste. Nous nous rendons compte qui, s’il n’y a pas coexistence, il n’y a pas de possibilités de converser d’une manière inspirante.
Les émotions ne peuvent pas se contrôler, elles se manifestent sans préavis, il est bon de les écouter et de leur permettre une expression, elles ne sont pas intelligentes. Elles nous meuvent, nous propulsent vers une danse d’identité, elles avertissent que quelque chose va mal, un énervement, une tristesse, une rage, un dégoût. Elles nous avertissent aussi que nous sommes vivants en joie, en plaisir, en harmonie, en bien-être, en tranquillité, en satisfaction.
Nous écoutons et regardons le monde avec ces grands filtres ou à travers le cristal de la mémoire émotionnelle qui construit celui que nous allons être.
Les entretiens en Biodanza du suivi du développement existentiel est très important. Dans une conversation affective, d’autres circuits neuronaux s’ouvrent. C’est un temps et un espace qui prédispose à sa propre écoute réflexive. Il n’y a pas d’affirmations, ni de conseils, ni d’interprétations psy, ni rien de ce genre. En tant que facilitateurs de vivencias d’intégration, il y a une écoute active, qui permet d’arriver à une conversation inspirante. Par l’écoute active, on peut utiliser le même langage, questionner de manière ouverte, sensible et intelligente, reformuler, paraphraser, prendre conscience de ce qui se passe et ouvrir la danse pour converser. Les bénéfices du lien sont mis en évidence. Le biodanseur est son propre guérisseur, il est protagoniste, responsable de son histoire et surtout de son Présent.
Nous vous invitons à continuer à danser, à se donner du temps, du temps pour le silence, du temps pour se rencontrer, du temps pour converser.
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