Qu’est-ce que l’espoir ?
L’espoir n’est pas seulement un désir, un idéal hors de nous, mais une envie vers quelque chose que nous sentons indispensable pour notre vie, avec tant de force qu’elle oriente nos chois et nos gestes quotidien, qu’elle nous mène vers les personnes avec qui marcher et construire ensemble, ici et maintenant, minute après minute, en se soutenant réciproquement dans les difficultés, les désillusions comme dans les certitudes et l’enthousiasme.
Pour nous qui travaillons avec et par le corps, il est important de savoir que l’espoir est incarné, fait de corps, muscles, os, sang et respiration. Un espoir complexe, comme la vie, avec des rythmes, des pause et des reprises, la possibilité de régresser pour repartir avec un nouvel élan, un espoir qui peut intégrer de nouveaux éléments, de nouvelles personnes, des visions différentes du monde. Un espoir intime –rien à démontrer, aucune performance – qui fait intimement partie de nous, comme notre respiration qui peut prévoir des moments voulus, d’action autour de nous et des moments de sensibilité réceptive, d’accueil.
La Biodanza est née d’un pari sur l’être humain : Rolando Toro, son créateur, psychologue et anthropologue chilien, après les guerres mondiales, les dictatures, la bombe atomique sur Hiroshima se demandait (comme beaucoup d’autres) si l’être humain était ainsi et comme beaucoup d’autres il répondait qu’il pouvait bien être différent.
Nous croyons aux potentialités de l’être humain, où qu’il vive, dans n’importe quelle culture, religion, conditions sociales et économiques ; et nous utilisons une méthode qui fait la lumière sur le positif : voir ce qui est plutôt que ce qui manque, et partir de ce que chacun de nous a comme propre bagage (nous pourrions l’appeler don), pour l’amplifier par les expérience et devenir nous-même, pleinement. Et pouvoir accueillir la plénitude de l’autre, le différent de nous.
La danse de la vie, la respiration de l’espoir
Il est évident que cette vision sous-entend une attitude : la confiance
La confiance qui, pour celui qui pratique ou enseigne la Biodanza, est connectée au concept de transcendance : nous pouvons lâcher peu à peu le besoin égotique de contrôle pour se laisser conduire par le fleuve de la vie.
Il y a aussi le noyau que la Biodanza reconnaît dans l’humanité, le « génie » de l’espèce, qui est l’affectivité, la possibilité d’établir des liens avec les autres êtres humains, rendant légitime notre sentiment profond d’affinité ou de rejet ; pas un simple « nous lui voulons du bien », mais l’affectivité qui se traduit en action sociale.
A la base de notre théorie, le principe biocentrique redéfinit le nouveau paradigme, la nouvelle vision de la priorité de la vie qui devient de manière toujours plus évidente, l’unique possibilité de survie des êtres humains et de la planète.
Reconnaître intimement que la Biodanza est avant tout un mouvement dans le monde, en honorant ce que Rolando Toro a incessamment transmis, signifie expérimenter combien elle est révolutionnaire, mais non dans un sens politique, mais parce qu’elle croit à l’humanité et à la possibilité d’une vie harmonieuse et juste ensemble.
Aujourd’hui, dans un monde en changement, plutôt que d’adhérer aux peurs et aux jérémiades diffusées par les mass média, chacun de nous peut être porteur et constructeur de ce message, en commençant par renoncer au confort fictif pour une distribution plus équitable des ressources de la vie, et être heureux de pouvoir le faire.
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