Le thème de la femme m’a passionné toute ma vie. Cela fait déjà plus de 20 ans que je coordonne des ateliers vivenciels sur la « récupération de la féminité profonde » dans différents pays : Argentine, Chili, Brésil, Uruguay, Colombie, Belgique, Allemagne, France, Hollande, Espagne, Portugal et Pologne. J’ai également coordonnée une formation dans cette extension qui est réservée aux femmes facilitatrices qui ont déjà fait l’atelier vivenciel.
L’être humain de l’antiquité, intimidé et étonné, voyait comment la terre produisait de façon magique les plantes, comment un nouvel être surgissait du ventre de la femme. La première conception que les humains eurent du divin ne pouvait être autre que féminin. Le pouvoir de la femme signifiait la capacité de donner la vie et de la garder et n’était pas une violence dominatrice. La Déesse, comme grande mère, non seulement était à l’origine de toute créature, de tout ce qui naissait et mourait, mais avait aussi le cosmos dans ses mains. La déesse avait depuis toujours une dimension cosmique.
L’univers des archétypes et les mythes de la féminité sont une source enchanteresse de possibilités pour expérimenter le mystère d’être une femme.
Danser les archétypes est une proposition osée qui nous demandera de déployer notre identité dans toute sa grâce et sa splendeur.
Cela nous offre un voyage existentiel vers une dimension profonde de la conscience féminine, peuplée de déesses et de figures mythiques. Entrer dans un monde est une source merveilleuse de ressources pour comprendre un peu plus notre féminité et nous aider à vivre.
L’archétype est une tendance naturelle, non apprise, à percevoir les situations de la vie d’une façon déterminée. Il manque de forme en soi mais agit comme un « principe organisateur » sur les choses que nous voyons ou faisons.
Les archétypes se trouvent dans les mythes et les fables, ils appartiennent à toutes les cultures et peuples parce qu’ils touchent l’inconscient de toute l’humanité, ce que Jung a appelé « inconscient collectif ».
On a toujours raconté des histoires sur le mystère de l’univers, de la vie et de l’humanité. Dans tous ces récits, les personnages représentent des modes de comportement auxquels l’humain sous toutes ses facettes s’est identifié.
Rolando Toro dit : « Pour des raisons culturelles, familiales et personnelles, nous avons tous quelques archétypes actifs alors que d’autres restent endormis. Il serait intéressant que chacun arrive à découvrir, pour sa vie personnelle, les archétypes qui sont incarnés et la transformation possible de ceux qui ne fonctionnent pas bien dans leur existence. »
Nous trouvons ainsi la Chamane, la Grande Mère, la Prostituée Sacrée, les anges, la Terre (Pacha Mama), la Lune, et les différentes déesses de la mythologie grecque : Aphrodite, Artémis, Déméter – Perséphone, Pallas Athéna, Hestia.
Danser les archétypes féminins.
Danser les personnages de mythes et des fables nous permet de vivre les archétypes, d’avoir l’expérience de ce que chacun signifie et de mieux les comprendre.
Déméter est la très fameuse prêtresse d’Éleusis, déesse de la fertilité des champs qui donnait de la nourriture aux peuples. C’est une des versions de la « grande mère », le symbole de la sexualité pour la fécondation.
Aphrodite, par contre, est la déesse de l’amour, de la beauté et de la séduction.
Il est très important pour une femme d’avoir un équilibre entre ces deux déesses et ne pas laisser, comme cela se passe souvent, que la femme-mère prenne la place qui correspond à la femme-amante.
Athéna, déesse de l’intelligence et de la stratégie offre aux femmes un exemple de la capacité d’action et de travail. Elle ouvre le chemin vers un monde compétitif.
Artémis est la déesse de la chasse et de la Lune, sœur jumelle d’Apollon et une des trois déesses vierges.
Hestia, déesse du feu et du foyer. Son feu faisait des maisons et des temples des lieux sacrés.
Perséphone: la reine du monde souterrain, du monde de l’inconscient.
Nous toutes avons des caractéristiques de beaucoup de ces déesses et il est bon de pouvoir le percevoir pour pouvoir évoquer une déesse en particulier quand nous en avons besoin.
Apprendre de l’Oiseau Phénix le pouvoir de revivre des cendres dans les moments de chaos où nous nous sentons perdues.
Un autre archétype est celui des anges qui ne sont pas des esprits en forme de petits enfants avec des ailes. Du point de vue de la Biodanza, les anges sont humains. C’est la partie douce, tendre, pure, transparente, pleine de pouvoirs spéciaux pour celui qui a cet ange. Toutes les personnes ont un ange, chez certains il reste petit et totalement oubliée, chez d’autres il est à fleur de peau. Quand on dit qu’une personne a un bon astral c’est parce que son ange est bien développé, un archétype affectif, amoureux et doux.
Jung conçoit une relation directe entre l’instinct et l’archétype. Son approche fut une inspiration pour mon père (Rolando Toro) qui a donné corps au monde des archétypes en proposant de les danser. Il est probable que les thèmes mythologiques les plus importants soient communs à toutes les races et de tous temps.
Jean Shinoda Bolen dit : « En sachant qui sont les déesses, les femmes peuvent arriver à être plus conscientes des potentialités qu’il y a en elles, lesquelles, une fois reconnues, sont source de spiritualité, sagesse, compassion et action. Quand les archétypes s’activent, ils nous donnent une énergie et nous transmettent une sensation d’authenticité et d’avoir trouvé un sens à notre vie ».
Tant pour C.G. Jung que pour Shinoda Bolen, comme pour Rolando Toro, découvrir l’essence et dévoiler le vrai sens de l’archétype signifie découvrir réellement notre authentique identité. En connaissant nos archétypes internes et en sachant quelles sont nos déesses, nous pouvons stimuler l’expression du meilleur de nous-mêmes, sur le chemin vers la réalisation de notre féminité.
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