« La Biodanza est une discipline de mouvement-amour qui rétablit chez chacun la capacité de contact avec soi-même, avec l’Univers et avec le semblable ».
Rolando Toro
Les trois niveaux de lien que propose la Biodanza nous permet aussi l’intégration de l’identité, dans la relation à soi, dans la relation à l’autre et dans la relation avec la totalité.
Dans le lien avec soi, les mots clés sont : centrage, acceptation, intimité.
En étant centré en moi, j’améliore l’estime de moi, la confiance en moi et mon courage de vivre. Sans connexion avec moi-même j’aurai plus de difficulté à reconnaître mes propres sentiments, ceux que les différentes situations quotidiennes éveillent en moi et qui existent à différents niveaux, au niveau du couple, de la famille, etc.
Sentir ce que je ressens, le reconnaître, le comprendre et l’accepter. Accepter ce que je ressens me permet d’évaluer si je désire communiquer ce que je ressens ou non, me rend responsable de mes propres sentiments et m’amène à agir en cohérence et en feedback. Une partie du résultat de toute communication est de prendre soin de la façon dont je dis les choses.
Savoir ce que je ressens et tenir compte de comment se sentent les autres épure nos liens et les rend plus amoureux, moins conditionnés, moins dépendants, moins toxiques et plus sains.
« Sans acceptation et respect pour soi, on ne peut accepter et respecter l’autre et sans accepter l’autre comme un autre légitime dans la cohabitation, il n’y a pas de phénomène social »
Humberto Maturana
C’est seulement en vivant une vie significative, habitée par mes sentiments et mes émotions des choses vécues dans l’ici et maintenant, que j’arriverai à donner à ma vie un vrai sens existentiel.
Dans le lien avec les autres, nous trouvons les mots clés : relation, lien, empathie.
La Biodanza est une proposition groupale parce qu’elle part du concept que l’on devient un être humain dans la relation fraternelle avec l’autre.
Réapprendre le chemin du dialogue sincère, la présence amoureuse et le respect mutuel sont des apprentissages fondamentaux ; être avec l’autre. Dans la majorité des cultures anciennes, il n’y avait pas de séparation entre le je et le tu. Nous pourrions dire que je-tu est le principe de l’être, le principe de la manifestation de mon identité. De plus, dans le vocabulaire de nombreux peuples anciens il n’y a pas le mot « Je » parce que pour eux cette séparation entre le nous et le jeu est impensable, parce tout ce qui t’arrive m’affecte aussi. Le concept de je est quelque chose de très récent pour l’humanité. Son origine est fondamentalement occidentale et se consolide avec l’arrivée de la modernité, dissociant la relation de l’être humain avec son entourage, que ce soient des personnes ou la nature.
Cette relation avec l’autre est importante et significative, à tel point que les peuples originels de l’Amazonie, quand ils se quittent, utilisent le mot Txai : « Tu es en moi ».
C’est dans cette relation avec l’autre que naît l’empathie. Ce mot est d’origine grecque « empatheia » et signifie « ému ». C’est la capacité de se mettre à la place de l’autre, d’être touché par l’autre que ce soit par sa présence, ses pensées ou ses sentiments. C’est aussi un processus neurologique qui se produit avec les neurones miroir qui nous permettent de percevoir ce que l’autre pense et sens.
Cette capacité à comprendre l’autre génère des sentiments de sympathie, une compréhension, une compassion, une tendresse et permet d’avoir une relation en feedback.
Dans la relation avec le tout, nous trouvons les mots clés : centré, intégration, harmonie, transcendance.
Dans la vision biocentrique, il n’y a pas de séparation dans mon corps (corps-âme et/ou sentiment-pensée, etc.), ni entre je et tu et ni non plus entre je et le cosmos ; nous sommes tous un seul être intégré, au cosmos, à la planète et formons un grand réseau qui est pénétré par l’énergie de la vie, elle est la sève qui circule et nourrit.
Souvent, ce manque de connexion avec la totalité peut aussi faire partie de début de la maladie et, si nous observons bien, nous sommes tous un peu malades. Ne vivons-nous pas par hasard dans une société malade ? Rolando dit que nous sommes une société à la dérive. Nous pouvons dire que nous sommes perdus parce que nous avons perdu cette connexion subtile avec l’univers ; nous pouvons dire que le principe biocentrique nous donne cette possibilité d’intégration parce qu’il se manifeste comme une ‘tendance’ cosmique qui génère la vie, la vie générant la vie ce qui serait le but de l’univers : générer la vie. Ceci en syntonie avec l’essence vivante de l’univers et, quand cette syntonie est perturbée, alors la maladie commence. L’acte de guérison sera donc compris comme un mouvement pour récupérer cette syntonie vitale avec l’univers, trouver ce fil subtil qui unit la vie avec la vie.
Nous sommes enfants des étoiles, dans chaque cellule de notre corps palpite la première seconde de la création de l’univers et toute l’évolution de la vie sur la planète et aussi l’histoire évolutive de l’espèce humaine ; nous somme la continuation de la vie dans l’univers.
En ayant cette compréhension, mon attitude envers la nature change parce que je me sens faire partie d’elle et je ressens alors le besoin d’en prendre soin.
Nous sommes tous un.
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