top of page
Rechercher
Photo du rédacteurBiodanza-Paula

Le plaisir d’être humain par Verónica Toro et Raúl Terrén


Nous pourrions dire que la vie, plutôt qu’un chemin, est une promenade : nous avançons, nous revenons sur nos pas, nous tournons comme dans un labyrinthe sans sortie, et parfois avec beaucoup de chance nous nous trouvons nous-même.


La vie que nous vivons n’est pas plus ou moins difficile que celle des autres. C’est un essai unique et précieux qui peut être une tragédie ou une poésie selon notre créativité existentielle.

Utilisons tous nos potentiels pour vivre pleinement notre vie qui est ce que nous avons de plus précieux et que nous ne pouvons en aucune manière gaspiller.


Ne courons pas le risque de parier sur un futur lointain ou sur une vie après la mort dont on n’a aucune certitude. Notre point de départ est ici et maintenant et il s’agit de nous connecter avec cette merveilleuse pulsion de vie que la nature a semé en nous.


Faisons ce que nous faisons, avec l’intensité du maintenant ou jamais, guidés par le cœur et aidés par notre raison. Ça c’est être intelligent.


Entre animaux et dieux nous découvrons notre humanité, nous percevons le plaisir d’être humain, c’est-à-dire bons et mauvais, sages et fous, un peu géniaux et un peu ratés. Cruels et tendres et surtout passionnés. Dans cette boite de Pandore pleine d’attributs, nous fluons en parlant toutes les langues, sans savoir laquelle est la nôtre, si toutefois il en est une qui l’est.

Etre humain est un essai constant, un chemin plein de devinettes, de doutes et de certitudes qui durent des instants. Notre meilleure possibilité est de parcourir ce chemin en nous promenant, en vivant intensément, en aimant, en créant, en travaillant, en jouant, en dansant.


La Biodanza, quand nous saurons ce que c’est que de la vivre, nous donne la possibilité de percevoir cette dimension de l’existence. La Biodanza est un fruit de la culture humaine qui, en la savourant, nous aide à nous sentir partie de la nature et nous invite à vivre une vie pleine de sens.


Qu’est-ce que la Biodanza

La Biodanza est un système d’intégration affective, de rénovation organique et de réapprentissage des fonctions originaires de vie, basée sur des vivencias induites par la danse, la musique, le chant et des situations de rencontre en groupe.


Notre proposition consiste à activer, par certaines danses, des potentiels affectifs et de communication qui nous connectent à nous-même, à nos semblables et à la nature.

La cohérence entre la Biodanza et la vie quotidienne est importante, cela fait partie de sa définition. Il est souvent nécessaire de modifier son style de vie, nos sessions ne sont pas entendues comme une activité qui compense une vie de stress, mais il s’agit d’une façon particulière de vivre. Chaque séance est une invitation à amener ce qui est vécu à la vie quotidienne, à sa propre existence qui va bien au-delà des horaires de travail, des conditions économiques et des exigences de la société.


Dans notre danse nous trouvons, dans un environnement enrichi, l’expression de tous les gestes humains du quotidien. Dans nos séances, l’un peut sentir à nouveau la même chose que lors d’un moment de plénitude profond et de rencontre, ou bien découvrir quelque chose de totalement nouveau et différent dans sa vie. A partir de cette sensation, qui arrive à la conscience comme une partie de la réalité vécue, nous nous trouvons avec une décision à prendre : « Je cherche à récupérer ceci qui me donne une qualité et une dimension plus profonde dans mon existence et je l’incorpore à ma vie ou je le laisse ici ? »


C’est quelque chose qui nous mobilise, que nous en soyons conscients ou non. Il ne s’agit pas seulement de mouvement : ceux qui approfondissent la Biodanza expérimentent une sensation de gratitude qui s’allie au plaisir de vivre, et c’est cela qui ouvre une possibilité vers la transcendance.


Notre travail en Biodanza engage l’identité à partir de l’émotion, à partir de la vivencia comme expérience émue. Ce n’est pas un exercice mécanique, nous ne travaillons pas sur les muscles mais nous modifions l’organisme et l’existence humaine à différents niveaux : organique, affectivo-moteur et existentiel.


Sentir la vie : Vers une sagesse vivencielle

Si nous acceptons nos vivencias comme une forme directe de connaissance, dont la « véracité » ne passe pas par la raison, mais par quelque chose qui nous informe de nous-mêmes et dont les effets englobent la totalité de notre être, nous pouvons légitimement concevoir une

« épistémologie de la vivencia ».


Cette forme de connaissance est plus proche de la sagesse que de la connaissance logique, plus proche du savoir sensible que de la compréhension intellectuelle, plus proche du sentir que du penser, parce que nous comprenons que l’acte de connaître englobe des aspects biologiques instinctifs, mystiques et poétiques.


La vivencia est une expérience vécue avec une grande intensité dans un laps de temps qui s’écoule ici et maintenant, qui nous communique un contenu précieux de sensations et de perceptions. En étant protagoniste de cette sensation, on dépasse la distance entre ce que l’on sent et l’observation de la sensation. Dans cette expérience, il y a une forme de cognition qui a une légitimité scientifique.


La vivencia est une forme essentielle de connaissance qui se crée dans des fonctions aussi subtiles et complexes que la perception poétique, l’extase et la révélation. La Biodanza propose une méthode précise pour provoquer des « vivencias intégrantes », capables d’exprimer l’identité, de modifier le style de vie et de rétablir l’ordre biologique.


La connaissance de soi offre une information absolue de l’être et a donc une qualité ontologique qui n’est pas consensuelle.


La vivencia est une expérience radicale dans laquelle il n’existe pas de distance entre l’observateur et l’observé. C’est un dialogue intime avec la complexité et, d’une certaine façon, une catharsis de la raison qui s’exprime viscéralement et qui, dans le langage, se transforme en poésie.


Une épistémologie poétique basée sur la vivencia conduit non seulement à la connaissance d’une réalité essentielle, mais à la sagesse qui est la relation vivante avec l’univers.


L’unité que la Biodanza propose consiste à assumer de façon radicale la perspective systémique qui dépasse la dissociation entre corps et esprit, entre sujet et objet, entre le particulier et l’universel et, finalement, dans le domaine de la connaissance, l’assertivité cognitive dans sa complexité.


« L’émotion organise la pensée » affirme Rolando Toro, de là nous déduisons que la pratique hebdomadaire de la Biodanza, en plus de nous réjouir, de nous enseigner à danser, de nous faciliter l’expression des émotions et d’approfondir la rencontre avec l’autre, nous rend plus sages.


La Vie au Centre : Principe biocentrique

Le Principe biocentrique est un paradigme qui tente d’expliquer tout ce qui existe, en fonction de la vie, comme il y avait avant les paradigmes géocentrique (la terre est le centre de l’univers), héliocentrique (le soleil est l’origine de l’univers) et anthropocentrique (l’homme est le centre de la création).


Il prend son inspiration dans la vivencia d’un monde organisé en fonction de la vie, inspiration qui était déjà présente dans les mystères pythagoriciens, dans le mythe d’Orphée, chez Héraclite, dans les cosmogonies chaldéo-assyriennes, orientales, égyptiennes, chamaniques du Pérou, du Mexique et des États-Unis et chez les peuples primitifs d’Australie et d’Afrique.

Dans le Principe biocentrique, la vie est le centre, que ce soit la vie végétale, animale, la planète Terre comme Gaïa – organisme vivant – et l’Univers comme être vivant. Ainsi s’ouvre la possibilité réelle d’intégration entre l’être humain et le cosmos.


Nous essayons de nous syntoniser avec l’information de la vie, depuis le cosmos jusqu’à la cellule qui est imprégnée par les instincts, organisée différemment chez chaque espèce.

L’information de l’existence, ce modèle d’organisation cosmique que nous appelons vie, s’organise en nous par les instincts. A partir de cette vision, Rolando Toro parle de la « sacralité de la vie », dans un sens similaire à ce que propose le philosophe Spinoza qui associe Dieu avec la nature. Une partie de nos références d’apprentissage sont les études d’éthologie et le comportement animal dans son milieu. Il faut dire que, en Biodanza, nous considérons qu’un lion dans un parc zoologique n’est pas un lion, nous ne pouvons pas connaître ses comportements parce qu’il n’est pas dans son habitat et ceci conditionne ses instincts et ses habitudes. C’est comme une expérience de laboratoire qui ne fait que refléter une partie de la réalité. Cet exemple équivaut à un être humain qui vivrait dans un appartement de trente mètres carrés. Si nous voulons récupérer notre être vivant humain, nous devons chercher à transformer notre style de vie, ce qui est l’objectif de la Biodanza : changer la conscience et transformer notre qualité de vie.


La déconnexion historico-culturelle de la matrice cosmique de la vie est ce qui a généré historiquement, de façon successive, les formes culturelles destructives. Tant la dissociation corps – âme ou matière – énergie, que la répression de l’expérience paradisiaque a conduit à la profonde crise existentielle que nous traversons aujourd’hui dans le monde.


Souvent, ce que nous appelons progrès est certainement une culture anti-vie et c’est pour cela qu’il est impératif d’agir pour un changement qui rétablit le Principe biocentrique.


Chaque séance de Biodanza représente un environnement enrichi, un laboratoire de vivencias où nous stimulons la vie dans cinq grands canaux : vitalité, sexualité/érotisme, créativité, affectivité et transcendance.


C’est pour cela que nous affirmons que le Principe biocentrique signifie mettre la vie au centre, non Dieu, ni la culture, ni les idéologies, mais la vie. C’est un changement fort que propose ce paradigme conçu par Rolando Toro, et qui fonde l’axe principal de la Biodanza.


Dans ce concept, la place de la conscience est très importante, parce que nous avons tous des valeurs, des croyances. Si nous croyons au Dieu de l’église, à l’enfer ou la réincarnation, alors nous allons organiser notre comportement en fonction d’une conviction qui est limitée par un paradigme qui est, dans ce cas, la religion ou une doctrine à laquelle nous adhérons.


C’est incroyablement important la façon dont, culturellement, nous mettons une information dans notre cerveau pour percevoir le monde. La culture fait l’observateur et l’observateur détermine la réalité.


Nous changeons le point de vue de cet observateur en disant que l’important n’est pas la culture, ni la religion, mais la vie.


Il n’y a pas de vie humaine sans émotion

Pour la Doctoresse Candace Pert, une des personnes qui a découvert les neuropeptides, candidate au Prix Nobel de Médecine, l’esprit n’est pas seulement dans le cerveau mais il est une espèce d’énergie vivifiante dans le domaine de l’information, à travers le cerveau et le corps, qui permet aux cellules de « parler » entre elles et avec tout l’organisme.


La spécialiste soutient que « les émotions sont le contenu informationnel qui est échangé entre les organes, les cellules et les systèmes qui participent au processus. Comme l’information, les émotions voyagent dans deux réalités : celle du cerveau et du corps dans la réalité physique (comme les neurotransmetteurs), et en tant que sentiments sur le plan non matériel (mental). » En ce sens, les émotions seraient le pont entre le corps et l’esprit.


Par une recherche révolutionnaire on a découvert qu’un groupe de molécules appelées peptides sont les messagers qui facilitent la « conversation » entre les systèmes nerveux, endocrinien et immunologique, concluant que ces trois, en réalité, n’en sont qu’un qui forme un réseau psychosomatique.


L’intéressant ici est que ces déclarations surgissent dans le domaine de la biologique moléculaire, une branche de la science qui est apparue pour remplir le vide existant entre la physique et la biologie et qui, indirectement, rapproche la science de la religion. En travaillant de façon intégrale en Biodanza, nous abordons la sensation qui correspond psychologiquement aux émotions et biochimiquement aux neurotransmetteurs, aux hormones et aux peptides.

Chaque exercice tend à stimuler l’autorégulation du système nerveux autonome, certains activent le système sympathique par la « dépense » d’énergie ; de nombreuses activités, le rythme, l’euphorie. D’autres stimulent le système parasympathique, par la récupération d’énergie, ce sont l’abandon, avec des mouvements lents, les yeux fermés.


La majorité des personnes, étant donné le rythme de vie actuel, sur-stimule le système nerveux sympathique en travaillant douze heures par jour, en perdant les signaux du système parasympathique qui les avertissent qu’ils doivent se reposer. C’est ainsi que se dérègle l’autorégulation.


Étant donné cette réalité, la Biodanza travaille généralement plus sur le parasympathique, non parce qu’elle le considère plus important, mais pour compenser le déséquilibre causé par la sur-stimulation de la vie quotidienne.


Apprendre à vivre

Vivre émotionnellement, tomber amoureux de la vie. Il s’agit de cela. Ce que nous devons changer est le contrôle de l’esprit conscient sur les émotions et le corps. Pour cela, en Biodanza, nous proposons d’entrer dans un état de conscience différent, dans la phase cérébrale alpha (état de relaxation et de méditation) pour récupérer l’intégration entre ce que l’on sent et ce que l’on pense. Ceci demande beaucoup de travail, spécialement chez les plus intellectuels, chez ceux qui vient en constant état d’alerte. Il leur est plus difficile de travailler avec les yeux fermés et d’abandonner le contrôle.


Le désespoir de nombreuses personnes dans le monde les amène à fuir le style de vie que nous avons : ainsi, les drogues, en commençant par l’alcool ou les psycho-pharmacopées, sont facilement une option pour sortir de cet état de tension et de stress.


Le principal problème n’est pas la substance mais le conflit de ne pas savoir que faire avec soi-même et avec sa propre vie. L’addiction vient de ne pas savoir, de ne pas connaître et de recourir à l’usage de drogues dans des moments de fragilité émotionnelle.


Pendant toute l’histoire de l’humanité, les différentes cultures ont utilisé des substances enthéogènes (pour éveiller le divin chez l’homme) dans des rituels et cérémonies pour élever l’état de conscience et le contact avec l’esprit, jamais pour s’évader.


Ce que font beaucoup de jeunes pour ne pas se sentir déprimés c’est de chercher des

« formules magiques » qui leur permettent de vivre une expérience d’extase même si celle-ci se fait sous forme artificielle ou transitoire. Ce chemin a un coût personnel très élevé qui se paie souvent par la vie. La majorité des personnes ignore que cette recherche peut aussi se faire par la méditation, la Biodanza ou d’autres techniques de développement personnel, seulement le temps nécessaire pour arriver à ce changement d’état par des voies naturelles est plus lent que celui qu’offre le fait de prendre une pastille.


Nous avons tous des préférences naturelles, mais quand la proportion de la recherche est démesurée, quand le manque d’une substance nous devient nuisible, alors nous pouvons dire que nous sommes devenus dépendants.


Il semble qu’il est absolument nécessaire de vivre dans d’autres états de conscience par moment, le sommeil est un exemple de cette nécessité vitale. Le sommeil justement appartient à un espace de temps que, par nos occupations, nous limitons progressivement jusqu’à son altération par sur-stimulation du système sympathique par l’action ou de l’état d’alerte par l’activité mentale. Nous laissons de côté le repos, les moments de plaisir, l’ivresse de la vie. Paul Valéry affirmait que nous devons vivre ivres de vin, de poésie ou de vertu.


L’état ontologique idéal serait donc l’ivresse, le fait de se sentir amoureux de la vie et nous devrions sortir de cette disposition de la vivre seulement par moment et revenir le plus tôt possible à cet état naturel.


Verónica a Raúl

Le vertige m’inonde

de t’aimer chaque jour

mon amour,

tes cheveux

en liberté

m’évoquent

les nuages et le vent.

Je te porte en moi

toujours

dans ma peau, dans mes os.

Je marche dans la vie

main dans la main

avec mon homme

sage, plein.


Raúl a Verónica

Verónica

rêve des dieux

enchantement parfumé

femme inévitable

femme, femme

sensuelle et printanière

beauté du cygne

et ambroisie

à chaque pas je t’aime

chaque jour chaque nuit

joie d’être mienne

j’ai besoin de te posséder

toujours…

Un homme te célèbre

amoureux heureux

entre le travail et l’extase

ta main.


Danser notre vie peut sembler être une proposition utopique dans un monde plein de difficultés, mais en même temps, c’est une fenêtre lumineuse qui nous montre les jardins du paradis qui s’offrent toujours à notre portée.


Mettre un peu de poésie dans notre vie en prose peut être une possibilité authentique de rénovation existentielle.


Ceci est la Biodanza, la poétique de la rencontre.


Vous êtes tous invités à danser la vie… !

19 vues0 commentaire

Posts récents

Voir tout

Comments


bottom of page