La valeur d’une étreinte par Marita Albarracín
- Biodanza-Paula
- 1 juil.
- 4 min de lecture
Mon cher ami,
Depuis combien de temps n’as-tu pas serré quelqu'un dans tes bras ?
Rappelle-toi combien de temps est passé ?
Sept jours ?
Quatre semaines ?
Six mois ?
Une année et demie ?
Cela fait tellement, tellement de temps,
qu'il semble que tu n’aies jamais été étreint à nouveau
depuis que tu t’es éloigné des bras de ta mère ?
Peu importe, ouvrons les bras
et embrassons-nous une fois de plus
En m’embrassant fortement, tu me susurre : « Je t’aime ».
Je me suis quelques fois demandé pourquoi les gens se prenaient dans les bras quand elles se saluaient, cela me semblait exagéré. Pour moi, le salut était quelque chose de distant, pas autant d’approche physique sans toutefois perdre la politesse, parce que personne ne devait se rendre compte de mon pseudo rejet.
Je sais que nous naissons tous avec l’instinct de l’étreinte, nous venons au monde sans rien et soudain la première chose que nous avons est l'étreinte, oui, d'autres viendront plus tard, mais cette première chose qui n'est pas enseignée, mais apprise, ouvre un chemin dans notre vie.
Et ce fut ainsi, au cours des ans, et en devenant maman que mon cœur s’est attendri. En embrassant mes enfants j’ai appris la signification d’une étreinte, en entourant de mes bras les amours de ma vie, je sus qu’ils se sentaient protégés, que mes bras leur offraient la chaleur de mon amour inconditionnel et que ce fut le sceau de notre première rencontre. Ils étaient les seuls à avoir le privilège d'être embrassés par moi, mais peu à peu j'ai compris que c'était une autre façon de montrer mon affection pour quelqu'un.
J’en ai découvert des millions, des étreintes d’ours, celles qui se donnent avec tout le corps avec beaucoup de force, des étreintes accroupies qui calment l’angoisse des pleurs, de la douleur, d’une déception. Certaines sont aussi grandes que des enfants, d'autres sont longues, du genre à s'arrêter, en te faisant lâcher-prise et perdre la notion du temps et de l'espace.
Au cours de la vie, j’en ai rencontré un particulier en faisant de la Biodanza. Je me souviens que, dans ma première séance, je ne comprenais pas pourquoi il y avait tant de contact physique. Ce fut une année de découverte et c’est uniquement dans la deuxième que j’ai commencé à me détendre et à profiter.
Dans une classe très spéciale, où une fois de plus les accords d'une musique parfaite étaient complices pour préparer le bon moment afin de profiter pleinement de cette étreinte que je refusais. Ce fut spécial car je me suis abandonnée totalement, laissant que mon corps soit entouré par d’autres bras, ressentant la chaleur de l’autre corps, sa respiration proche de la mienne, son cœur battant proche de moi. Ce fut une de ces étreintes où le temps s’arrête, où nous nous sentons totalement en sécurité, où le reste du monde disparaît, nous enveloppant, nous détendant, nous calmant. Nous pourrions être dans cette position pendant des heures et des heures sans que rien ne se passe parce que nous sommes calmes, à l’aise, confortables, et nous permettant de profiter de la jouissance merveilleuse de la vie.
La magie de l’étreinte a su panser mes blessures, apaiser mon âme et me faire comprendre qu'il y avait quelqu'un qui m'offrait cette étreinte comme la plus noble des caresses pour mon âme et que ses bras étaient le plus chaleureux des refuges. Cela m’a rendu plus forte et en sécurité, j’ai commencé à m’aimer et à aimer plus. Dans l’étreinte, j’ai appris à dire sans rien dire, parce que sans mot on parle avec le langage du cœur comme un excellent moyen de communication.
Souvent, nous ne savons pas comment exprimer nos sentiments et, par un regard, nous faisons savoir que les bras sont le refuge pour accueillir celui qui en a besoin, que ce soit à cause de la peur, de la tristesse, de la joie ou célébrant quelque chose aussi petit soit-il. C’est une belle preuve que tout va bien en lui donnant une conclusion parfaite.
Ce monde marcherait mieux si nous nous laissions étreindre plus souvent, car c’est un acte quotidien dont nous méconnaissons la plénitude qu’il nous offre. L’important n’est pas seulement de le recevoir, mais aussi de le donner et, si nous en avons besoin, de le demander sans culpabilité, ni honte.
Qui aujourd’hui n’en n’a pas besoin dans cette société froide, compétitive, où l’individualisme grandit ?
Quand nous nous étreignons, nous rétro-alimentons de l’énergie positive, nous amenons de la vie à nos sens et réaffirmons la confiance en nos propres sentiments. Parfois nous ne trouvons pas les mots adéquats pour exprimer ce que nous ressentons, l’étreinte est alors la meilleure manière et à chaque instant nous pouvons recourir à sa langue universelle.
Que l’étreinte pousse toujours de nos cœurs et non de notre mental. Ayons toujours une étreinte « sous la main » pour l’offrir à quelqu’un, nous souvenant que c’est une démonstration qui fait et dit beaucoup.
Etreignons-nous plus et soyons plus heureux, je l’ai pu et vous aussi.
Je t’envoie une forte étreinte de cœur à cœur…
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