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Photo du rédacteurBiodanza-Paula

L’imagination, la zone magique de la nature par Valentino Terrén Toro

Il arrive que la volonté de l’univers semble être soumise à des règles spécifiques depuis toujours. La matière a strictement obéi aux forces de gravité, à l’électromagnétisme, à la force nucléaire forte, à la force nucléaire faible. Et ainsi, la conduite du cosmos répond à des forces prédéterminées. Ceci n’est en rien une nouveauté. Il existe cependant une zone dans l’univers où n’œuvre aucune loi, aucune règle, aucun ordre. Un lieu plein de magie, élaboré grâce à des milliards d’années d’évolution, capable d’annuler tous les principes de fonctionnement. C’est un lieu petit où la matière devient rebelle, insurrectionnelle, ou la gravité se rompt comme un vase de céramique jeté au sol, où l’électromagnétisme devient un flux d’anges en état d’ébriété permanent, où la réalité assume sa condition d’argile froide dans les mains d’un enfant créateur. Ce lieu est l’imagination. Siège biologique des possibilités infinies, matrice quantique de la nature humaine, échappatoire mystique de la matière vivante.


Avoir découvert l’imagination comme la zone magique du cosmos fut pour moi une trouvaille fondamentale pour deux raisons : d’abord ce fut une expérience spirituelle émouvante et ensuite j’ai su que j’étais moi-même protagoniste d’un pareil pouvoir. C’est ainsi que j’ai commencé à comprendre l’imagination comme un dispositif biologique divin. En termes poétiques, elle est la Déesse de la créativité, la princesse des possibilités, la mère divine de tous nos rêves, la progéniture de nos fantaisies existentielles.


De plus, la flamme de ce pouvoir créatif s’allume dans le centre de notre cerveau et ses émanations génèrent donc des effets sur le corps. Ceci m’invite à comprendre que la magie (l’imagination) provoque des effets concrets sur la matière (le corps).


Vous pouvez, si vous le souhaitez, vous transformer énergétiquement en Albatros : déployer vos bras comme des ailes qui planent par les cieux de la terre ; vous transformer en papillon et commencer une danse délicate, pleine de gestes fragiles, éphémères, grandioses. Vous transformer en tigre et acquérir la fluidité pleine de puissance dans votre mouvement, dilater vos pupilles, transformer vos doigts en griffes affûtées, augmenter votre souffle.


Vous pouvez évoquer l’énergie de toute la matière vivante parce que le mental est un réceptacle qui contient toute l’information de l’univers. L’imagination dans ce cas, par exemple, joue un rôle central au moment de créer la vivencia de la métamorphose en un autre animal. Étant donné qu’il a enregistré dans sa structure le style de mouvement de chaque animal, il est capable de commencer un processus d’évocation de son énergie par la reproduction de ses modèles moteurs.


Je déduis donc de cela, en me basant entièrement sur mon expérience personnelle, que l’imagination n’a pas seulement une projection sur le mental, mais aussi sur le corps. J’ai ainsi créé une danse qui s’appelle « danse de l’imagination ».


Parce que l’esprit infini de l’imagination est capable de détourner la volonté du corps et ainsi de le convertir en une « imagination corporelle » où l’imagination extériorise et exprime son pouvoir créatif par la danse, par une série de gestes successifs spontanés qui créent le dessin aléatoire de l’improvisation. Tout ceci pour dire que l’imagination est la source maximum de la créativité ; que nous devons explorer sa puissance, ses objectifs ; que le cosmos a développé ce mécanisme pour une raison divine.


Pour la danser, la première chose à savoir est que, pendant la danse, il n’y a pas de pensées, l’imagination mentale n’existe pas. Vous ne devez rien imaginer avec le mental. Votre corps imaginera par le mouvement, il sera la création immédiate de la possibilité. Ainsi, avant de danser, imaginez que l’air est une toile tridimensionnelle où vous pouvez peindre, avec de l’encre invisible de vos gestes, une œuvre d’art intangible. Imaginez que vos mains sont des pinceaux pleins de couleurs et que vous y imprimez la peinture de votre danse. Ou imaginez que l’air est un support transparent qui a une mémoire et que votre danse y restera gravée pour l’éternité comme une chorégraphie qui se reproduit une fois ou l’autre lorsque la fenêtre s’ouvre avec le souffle du vent. Après vous être immergés dans ce monde magique, votre danse surgit, abandonnez tout votre être à la musique et laissez-la faire le reste. Alors vous allez disparaître. Votre danse se déploiera sur des plans moteurs complètement nouveaux. C’est par là que marche l’imagination, mon imagination. La proposition est de combler la vie de possibilités, de nouvelles possibilités

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