La maladie de Parkinson est une maladie neurologique qui affecte les neurones dopaminergiques de la substance noire, pouvant présenter ou non des troubles moteurs.
Les symptômes sont des tremblements, la lenteur des mouvements et la rigidité. Ils peuvent aussi être associés à une instabilité posturale, des difficultés à écrire, parler, déglutir. Ils peuvent également développer de l’anxiété, une dépression, un déficit cognitif, des troubles du sommeil et des dysfonctionnements olfactifs.
Les traitements pharmacologiques et chirurgicaux ne sont pas toujours efficaces. Par ailleurs, la réhabilitation peut être un support thérapeutique excellent en ce qui concerne la fonctionnalité des personnes affectées par cette maladie.
Aujourd’hui, on cherche de nouvelles options thérapeutiques complémentaires. La Biodanza peut être un instrument pour stimuler la réappropriation et la légitimation des émotions chez toutes les personnes et en particulier chez les parkinsoniens qui vivent souvent une restriction affective. La Biodanza utilise la musique, la danse et l’intégration groupale pour augmenter l’estime de soi, la vitalité et élever l’état d’âme. Elle renforce l’identité en facilitant la communication entre les personnes.
Le projet
L’idée d’un cours pilote de Biodanza pour parkinsoniens est né avec pour objectif de vérifier l’efficacité de la Biodanza en tant que processus thérapeutique complémentaire à la pharmacologie.
Grace à une collaboration étroite et utile entre l’association de promotion sociale Il Cerchio della Vita qui se dédie à divulguer la Biodanza et l’association Neuro Care Onlus qui soutient les maladies neurologiques en cherchant un mode de réhabilitation (toutes les deux de Pise – Italie), il fut possible de réaliser un cours de 20 sessions hebdomadaires, conduites par la facilitatrice Cristina Vannini et supervisée par l’équipe médicale du Dr Paolo Bongioanni.
Au début et à la fin du cours, des mesures furent prises sur les paramètres moteurs, fonctionnels et psychologiques des patients. Le cours eu lieu de janvier à juin 2011 à Pise – Italie.
Il fut possible d’observer une sensible amélioration des conditions cliniques des patients après qu’ils eurent fréquenté le cours, en comparaison avec ce qu’elles étaient avant.
Le système Biodanza
La Biodanza est un système d’intégration psychophysique basé sur le mouvement, la musique et l’intégration de groupe. Rolando Toro Araneda, son créateur, fut psychologue et anthropologue chilien. Il a créé les bases méthodologiques en travaillant initialement avec des malades en psychiatrie à l’hôpital de Santiago du Chili.
Après plusieurs années d’application dans différents environnements thérapeutiques, il découvrit des effets thérapeutiques sur la maladie de Parkinson. La Biodanza travaille sur la partie saine du patient, non sur le symptôme.
Elle invite à bouger sur l’ « onde » de ses émotions qui sont évoquées par la musique et les exercices proposés. Pour cette raison, le patient bouge stimulé à partir de l’émotion. Ceci le stimule à faire des mouvements complexes en cherchant une adaptation et des gestes qui recherchent la communication relationnelle avec les autres, intégrant de cette manière les structures affectivo-motrices.
La proposition de la Biodanza pour les parkinsoniens répond à trois exigences :
1. Amélioration de la motricité et récupération relative de l’autonomie ;
2. Réduction de l’état dépressif et contrer la démotivation existentielle ;
3. Réduction de l’anxiété.
Dans le cas de maladies dégénératives et progressives comme l’est la maladie de Parkinson, le patient doit affronter au début le traumatisme de la découverte de la maladie et les moments de crises aigües et d’aggravation sont inévitables.
La maladie apparaît souvent quand la personne est en âge de travailler et elle peut l’amener à une retraite anticipée et à une inactivité qui peut la marginaliser socialement. La difficulté motrice croissante peut causer la perte de la capacité expressive et la tendance à la dépendance, aspects qui peuvent miner les relations affectives et sociales.
Dans certains cas, elle peut amener à une perte d’identité quand la personne n’arrive pas à se reconnaître dans ce nouvel état. Ainsi, avec les parkinsoniens plus qu’avec d’autres personnes, il est fondamental de travailler sur l’identité en renforçant l’estime de soi et la confiance en soi et en la vie.
Des habiletés et des dons personnels, inconnus et jamais cultivés, peuvent être découverts à partir du contact avec l’estime de soi et la confiance en la vie, et récupérés grâce aux sessions de Biodanza. La récupération des capacités diminue la dévalorisation personnelle et inverse souvent l’image « malade » par celle de « personne » avec toute la dignité et la confiance que l’être humain mérite.
Prendre conscience de sa propre valeur immuable aide à percevoir ses propres limites et accepter la maladie avec plus de sérénité. Ainsi, il est important que se crée dans le groupe un environnement favorable pour que les personnes se sentent accueillies, en confiance et non jugées ; où chaque personne puisse parler librement de ses sentiments.
Un environnement différent et enrichi où le participant ne se sente pas destinataire d’une thérapie spécifique pour sa maladie, mais aie conscience de participer à un parcours de croissance personnelle partagé avec d’autres personnes.
Il est donc important que participent au cours des personnes accompagnantes qui n’ont pas la maladie, une équipe volontaire et impliquée dans le soutien des patients. Elles apportent avec leur danse des exemples de schémas moteurs éloignés du schéma moteur de la maladie de Parkinson, ce qui stimule de nouvelles possibilités en permettant, par l’interaction, de dépasser la marginalité et la timidité face aux difficultés. La participation des personnes qui vivent quotidiennement avec les patients est fortement encouragée.
La Biodanza travaille sur la relation entre les personnes où il n’y a pas seulement un qui donne et l’autre qui reçoit, mais deux personnes qui collaborent avec respect et amour dans une relation toujours plus empathique et accueillante aux nécessités de chacun.
Résultats
Après les 20 sessions de Biodanza, 91% présentèrent une meilleure humeur, 87% un meilleur équilibre émotionnel et 62% une réduction des symptômes moteurs (rigidité et tremblement) dans les activités de la vie quotidienne.
L’observation des danses était cruciale en lien avec l’hypothèse de l’activation des neurones miroir, principalement quand la personne assistait à la démonstration du facilitateur et réalisait ensuite sa danse.
Une autre observation est que l’effet « neurone miroir » semble être plus activé quand le mouvement est perçu comme esthétique.
Il est notoire que, chez les parkinsoniens, la stimulation acoustique a une profonde répercussion sur le système moteur en produisant une augmentation de la marche, influençant la vitesse du pas et sa cadence. Elle réduit notablement de cette façon le phénomène appelé « freezing » (où le patient se bloque comme congelé).
Il semblerait que les stimuli acoustiques puissent franchir le circuit en mauvais état des noyaux de la base en activant une aire motrice supplémentaire.
La Biodanza peut donc être considérée comme un environnement enrichi, capable d’introduire une augmentation de la synthèse des facteurs neurotrophiques qui promeuvent la plasticité neuronale.
D’autre part, l’augmentation du niveau de sérotonine induit par la danse, augmente l’activation des systèmes sérotoninergiques, pouvant avoir des effets bénéfiques sur l’humeur des parkinsoniens.
Bien que ce soit des études préliminaires, nos observations montrent que la Biodanza peut améliorer la conscience corporelle des personnes affectées par la maladie de Parkinson en augmentant ainsi leur bien-être.
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