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Connaissez-vous la Biodanza, méthode qui développe l’affectivité. Entretien avec Rolando Toro

Entretien réalisé avec Rolando Toro Araneda pour la revue Bons Fluidos et publiée en février 2010.


Rolando Toro, créateur de la Biodanza, explique pourquoi la manifestation de l’amour est un grand défi pour ce siècle.

Il raconte comment nous pouvons développer notre affectivité et aussi notre potentiel d’amour par le corps, la musique et la danse.


Pourquoi vivons-nous dans une société si agressive et si peu nourrissante affectivement ?

Dans le fond, ce que toutes les personnes souhaitent, ce n’est qu’aimer et être aimées. C’est cependant ce qui est aujourd’hui le plus difficile car nous vivons dans une civilisation dans laquelle les émotions et les sentiments sont bloqués. L’intelligence n’est plus liée à l’affectivité et c’est elle qui nous fait nous sentir partie du tout. C’est aussi l’affect qui nous donne la joie de vivre, la sensation de nous sentir vivant, liés à la nature et aux autres êtres humains. C’est pour cela que nous n’avons plus d’émotion quand nous voyons la mort de 100 ou 200 mille personne dans une guerre.


Cette situation ne peut-elle se transformer ?

Si, peu à peu, elle change déjà. Un nouvel homme est né, plus intègre, plus sensible, plus amoureux, qui intègre sans peur son côté féminin à son côté masculin. Il faut cependant une nouvelle éducation, une nouvelle pédagogie pour que ces hommes soient en plus grand nombre, car nous sommes encore peu nombreux. Cette tâche est développée par l’International Biocentric Foundation qui utilise le concept d’amour pour la vie dans la danse (Biodanza) et dans d’autres domaines du développement humain.


Comment la Biodanza a-t-elle surgi ?

Ma sensation est d’avoir cherché, pendant de nombreuses années, à travailler sur l’augmentation de l’affectivité chez l’être humain. J’ai perçu que nous vivions dans une société malade, où la vie n’est pas considérée comme sacrée. Les principes idéologiques menacent les relations à la vie qui célèbrent l’amour, la communion avec les semblables, la solidarité. J’ai cherché par de nombreux chemins une façon de faire ce changement qui devait être tant individuel que collectif. Cela semblait être chimérique de rêver de la formation d’un nouvel être humain, mais j’ai toujours été stimulé par l’impossible.


Comment fut fait le travail de récupération de mouvements et de danses qui célèbrent la vie dans différentes cultures ?

Les cultures tribales conservent les mouvements naturels, intuitifs, qui expriment les émotions. Avec elles, j’ai appris qu’il existait une espèce de matrice corporelle et gestuelle universelle liée à chacun des sentiments. Les exprimer faisait beaucoup de bien à l’être humain et était une façon splendide d’entrer en contact avec le monde affectif interne et développer ainsi notre affectivité atrophiée. Ma proposition a pour objectif de récupérer la « jungle intérieure » de chacun, car je considère comme nécessaire de voir les manifestations instinctives sous une perspective d’exaltation de la vie et de grâce naturelle.


Quelle est la relation entre la vie et l’affectivité ?

L’affectivité est le potentiel inné qui garantit la conservation de la vie. La vie devient sacrée parce que nous aimons. Nous vivons un vide existentiel que nous essayons de remplir par la recherche incessante de jeunesse, de beauté, de confort et de consommation, en nous éloignant beaucoup de l’essentiel qui est la vivencia d’amour, d’union, d’empathie et de solidarité.


Celui qui n’a pas reçu d’amour ou de soin pendant l’enfance, par exemple, comment est-il ?

Les personnes adultes qui ont eu une enfance défavorisée peuvent récupérer une bonne partie de leur affect en pratiquant la Biodanza. Il est clair que je ne suis pas objectif pour parler de cela mais je peux affirmer, en toute confiance, que les effets sont extraordinaires.

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