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Comment affronter les peurs ? par Emilse Inés Pola

L’instance thérapeutique de la Biodanza s’appelle Projet Minotaure.


La Biodanza est une proposition pédagogique à partir du langage du corps et de la parole positive. On y découvre des stratégies pour centrer notre identité et chercher à être fidèles à qui nous sommes, en facilitant ainsi le chemin d’une vie remplie.


Les potentiels de vie de ceux qui participent à cette proposition commencent à se manifester, l’existence devient plus facile dans ses aspects vital, sexuel, créatif, de lien et de spiritualité, bien au-delà des croyances religieuses de chacun.


Rolando Toro a insisté qu’il est très important de promouvoir l’intégration, d’augmenter la confiance en sa propre identité et une façon amoureuse d’entrer en lien avec les autres êtres et le milieu ambiant.


Toute intégration et potentiel de vie est cependant retenu et cuirassé par une peur.


Jung (concept d’inconscient collectif) a dit dans ses derniers écrits que les générations futures devront continuer sa théorie en donnant corps aux Mythes, et la psychothérapie aura alors sa dimension corporelle.


Rolando Toro s’est emparé de ce concept et l’a approfondi avec différents penseurs et hommes de science: Edgar Morin, Mircea Eliade, Lévi-Strauss, Ernst Cassirer, Rupert Sheldrake, Carl Jung, G. Durant, Capra, Freud, Carballo, Maturana, Varela, entre autres.


Il a proposé une discipline pour Danser les archétypes, des formes éternelles qui nous connectent avec l’humain, comme un apprentissage de l’espèce.


Il s’est demandé comment faire pour que les peurs inconscientes, souvent créées pendant l’étape préverbale, puissent passer à la conscience.


Si les émotions ont leur siège dans le système limbique hypothalamique, on peut actualiser et réparer une vivencia pleine de sens actuel, avec une bonne humeur endogène et de la tendresse.

Il a trouvé 7 pouvoirs pour y parvenir, la musique, la danse, le groupe, la vivencia, la caresse, la transe, la parole positive, la parole comme poétique de la rencontre humaine.


L’identité comme point de départ : son paradoxe d’être singulier, unique, immuable et qui se trouve en permanente transformation.


Il a choisi les cérémonies d’initiation comme mystères de transmutation humaine, inspiré par les études d’anthropologie de l’homme des premiers temps, comme dans les mystères de la Grèce antique. Dès l’origine de la civilisation, l’homme à cherché différentes manières d’avoir accès à sa réalité essentielle.


Comment transcender un état ordinaire de la conscience à un autre qui permet un voyage intérieur vers le monde chaotique et la mort, pour pouvoir renaître à une nouvelle vision ou à une nouvelle forme d’être.


Les rites d’initiation de tous les temps ont un caractère de défis dans lesquels la personne entre en contact avec sa propre essence, l’aspect divin de son identité.


Le défi représente cette porte obscure, caverne d’obscurité chaotique, pour prendre contact avec l’instinct qui te sauve (Minotaure) pour sortir victorieux en créant la continuité entre la vie et la mort.


Cela demande du courage d’affronter le mystère de soi-même. Ces expériences induisent des changements radicaux dans la vision du monde et de la vie. Le Projet Minotaure a été expérimenté, organisé, recréé et systématisé d’abord avec les premiers facilitateurs de Biodanza du monde puis, après réajustements, il devint une formation post-grade en Biodanza.


Le système Biodanza s’appuie sur la science nouvelle. La nouvelle biologie englobe un autre paradoxe dans l’organisation de la vie qui réside dans l’union de l’entropie (tendance au désordre et à la désagrégation) et de la néguentropie (complexité et ordre croissant).


La « machine » vivante est capable de se régénérer, de reconstruire les éléments qui la détériorent, elle est capable de s’auto-réparer. La logique du vivant (Concept de complexité d’Edgar Morin) se fonde sur un principe, celui de la réorganisation permanente qui inclut une composante indispensable, le désordre sous la forme de hasards, conflits, etc.


Le désordre est ambigu parce que, d’une part il représente un des constituants de l’organisation mais est en même temps une menace de désintégration. La menace permanente qui maintient le désordre est ce qui donne à un système son caractère complexe et vivant, de réorganisation permanente.


Le Projet Minotaure est cohérent avec cette approche car il stimule ces forces de guérison. Le participant se transforme en protagoniste de sa propre croissance, il observe sa fonction d’auto-guérison, sa sensibilité, la recherche de son organisme vers l’équilibre et le changement.


Il assume la proposition de changement à partir de ses conflits, en tant que défis et non en tant qu’entraves ou blocages.


Les notions d’archétype et de divinité sont très reliées selon Mircea Eliade. En effet, « le mythe révèle avec une très grande profondeur ce qui serait impossible à révéler par une expérience rationnelle : la structure même de la divinité qui se situe au-dessus des attributs et réunit les contraires. La fonction du mythe est de fixer des modèles exemplaires de tous les rites et de toutes les actions humaines significatives.


Ainsi le dit Mircea Eliade dans Le sacré et le profane : « En comprenant le symbole, l’homme arrive à vivre l’universel, à transfigurer son expérience particulière. » Pendant l’expérience du Minotaure se fait le chemin inverse à la genèse du mythe.


C’est un passage qui va du mythe à l’expérience réelle, du symbole au drame concret, de l’archétype à l’existence.


Ce processus d’inversion va de la signification universelle au plan vivenciel. Pendant cette cérémonie contemporaine de transmutation, le mythe acquiert des aspects inédits et des dénouements différents.


En s’actualisant dans la vivencia, il se nourrit des variables de la situation présente, actuelle. Si le mythe est né de situations historiques réelles, il retourne maintenant aux conditions concrètes qui l’ont créé.


Le projet Minotaure concentre son effet thérapeutique sur cet engagement réel avec la vivencia en situation de croissance, en affectant la logique complexe du vivant.


La vivencia apporte une nouvelle façon de fonctionner, l’apprentissage d’un état d’âme optimum. Re-signifier les peurs s’unit à la fonction de reparentalisation, il n’y a souvent pas de mots pour exprimer dans les premiers moments ce qui se vit comme une énorme sensation d’intégration de plénitude, comme un pouvoir de s’emparer de soi-même.


Les instincts sont des mandats biocosmiques pour la protection de la vie. Leurs archétypes sont représentés par le Minotaure, un être sauvage naturel et innocent qui est en nous et toujours prêt à se manifester. Nous le ressentons souvent paniqué, nous le réprimons, le nions, le cachons. La culture et les lois nient ces forces de vie originelle au lieu de découvrir la beauté de notre essence naturelle.


L’existence : son archétype est représenté par le labyrinthe, par la possibilité de liberté de l’homme à choisir entre un chemin et un autre. Pouvoir se perdre et se retrouver soi-même. Là où le chemin va vers notre centre et permet d’aller à l’extérieur de nous et de nous relier, ce qui est une pulsation constante. Un des objectifs est que la personne rende son labyrinthe mobile, changer la rigidité par la flexibilité et la fluidité pour vivre de façon optimum les différentes étapes humaines.


L’arbre des peurs est un archétype qui a un tronc vital que sont les grandes peurs de vivre, de mourir, de triompher, d’aimer et d’être aimé, du primordial, de la pauvreté, de la richesse, d’être rejeté, de l’expression, des phobies, de la peur, de la panique, de la folie, etc.


Les cours hebdomadaires permettent d’appartenir à un groupe et de stimuler le bien-être et les potentiels vitaux.


Le projet Minotaure, ou révision des peurs, est un moment d’approfondissement significatif qui se fait en week-end, dans un lieu simple et chaleureux.


Le chemin d’accompagnement de ce mouvement d’intégration de l’identité continue dans les cours hebdomadaires. Il amène à une conscience plus ample du vécu, développe la confiance, la flexibilité, l’autoréférentiel, l’amour, la conscience de soi. Ce qui s’apprend est une expérience pour toute la vie, un saut quantique, pour pouvoir bien intégrer tous nos côtés.


Au-delà de ce qui se passe, la question est que ferons-nous avec tout cela qui nous a touché dans la vie.


Avoir de l’enthousiasme, avoir envie d’avoir envie, où la peur fait partie, comme le chaos, le désordre, la frustration, l’harmonie l’ordre, le bonheur et la beauté d’une vie remplie de possibilités.


Comme le dit Juan Manuel Serrat,

Mettre à profit ce qui se passe…

dépend en partie de toi…


Le courage de réveiller l’abondance d’exister est un exercice pour tous les jours que propose le système Biodanza, sans recette, sans guide, où le maître est « toi-même » en connexion avec la sacralité de la vie.


Où l’unique livre est l’expérience vécue par toi.


Bibliographie:

Proyecto Minotauro de Rolando Toro 2009

Biodanza de Rolando Toro Editions le Vivier.

El paradigma holografico de David Bohm. Ed. Kairos

La presencia del pasado, resonancia mórfica y hábitos de la Naturaleza. Rupert Sheldrake Ed Kairos.

Mitos, ritos símbolos de Fernando Schwarz.

Laberinto de Maria Lucia Pessoa Santos. Belo Horizonte.

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