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Brève introduction à l'éducation biocentrique par Cezar Wagner de Lima Góis

Ce que nous proposons, en respectant tout effort déjà fait pour favoriser au cours du temps l’éducation dans son important processus d’apprentissage – développement humain, est une éducation intégrale et permanente, une pratique éducative qui part, non de la raison, ni des instincts, mais de la puissance de vie; qui la stimule et la prend pour base de toutes formes d’éducation. Une éducation élargie qui prend pour référence principale la vie, ainsi que son propre apprentissage avec les autres et avec le monde ; qui puisse être appliquée à tous les domaines de l’existence humaine.

Éduquer pour la vie signifie stimuler la puissance de vie qui impulse le mouvement expressif de chacun, lequel, à son tour, la potentialise pour à nouveau impulser l’être humain à la vie, permettant ainsi un chemin d’apprentissage – développement avec amour. Cela signifie être attentif aux possibilités en gestation chez l’humain et dans la culture biocentrique, au moyen de processus éducatifs qui intensifient de façon individuelle et collective la présence, l’intelligence affective et la connaissance complexe. Ainsi, on gère l’intégralité et non la fragmentation entre l’être sensible – expressif – actif – connectif – émotionnellement connaissant– spirituel et le monde sensible – expressif – activement connectif – émotionnel – connaissant – spirituel. C’est un défi mais nous l’acception, même en sachant que la tessiture est complexe et le voyage, qui existe de longue date, continuera encore longtemps.

La grande erreur méthodologique de l’éducation et qui je pense se transformera est celle d’expliquer la vie par quelque chose qui n’est pas la priorité de la vie. Ainsi, nous ne devons pas « annihiler » la voix de l’existence dans l’éducation, nous devons justement insérer la connaissance de cette voix. La connaissance devient partie de la personne quand elle est insérée dans le contexte vital car la vie ne s’explique que par elle-même et cherche des explications pour elle-même (Saltini, 199, p.53).

L’éducation qui nous proposons est biocentrique, vivencielle, dialogique, réflexive, transdisciplinaire, transculturelle et transcendante. Elle est amoureuse et constituée des lois de la Nature et des lois fondamentales de l’être humain : droit à la vie, droits humains, droits individuels, droits sociaux et droits culturels.

Dans l’éducation biocentrique on reconnaît l’intérêt de l’individu qui est corps – mental – esprit intime de l’Univers.

Nous priorisons la corporéité vécue en intégrant l’action et l’affect à l’intelligence, à la pensée complexe, au processus de conscientisation et à la spiritualité. Son quotidien éducatif est actif, expressif, amoureux et joyeux. Le temps disparaît dans le processus d’apprentissage, le monde naturel et culturel, ainsi que chaque personne gagnent d’autres sens, incitant plus à la réflexion, plus sensibles et enchanteurs. Dans ce quotidien, sont présent le mouvement/danse, la vivencia, le dialogue, la réflexion, la construction de connaissance, le développement des habiletés, la reconnaissance de l’expérience accumulée de chacun, le renforcement des liens et l’action partagée et transformatrice.

C’est une éducation qui facilite l’expression de l’identité personnelle, culturelle et planétaire du sujet individuel et collectif ; qui favorise la connaissance, l’intelligence affective, l’éveil de la conscience et l’émancipation humaine.

Nous cherchons, par l’éducation biocentrique, la construction d’une culture biocentrique, des valeurs qui cultivent la vie, des sujets aimants et conscients de l’Univers, protecteurs de la vie.

C’est pour cela que nous sommes attentifs à l’œuvre de Rolando Toro, créateur du système Biodanza et de tout un corps de connaissances fondée sur l’importance des instincts, de la vivencia, de la corporéité, de la musique et de la danse comme point de départ pour une expression et un renforcement de l’identité. Nous prêtons attention aussi à l’héritage de Paulo Freire, auteur d’une importante théorie sur la connaissance, l’attitude épistémologique, le dialogue amoureux, centré sur la problématique et d’une méthode démocratique en éducation. Nous sommes également attentifs à la contribution précieuse d’Edgar Morin dans le champ de l’épistémologie de la complexité, de la pensée complexe, de la transdisciplinarité et des sept savoirs pour l’éducation.

Les approcher et les intégrer de façon sensible, systématique et opérationnelle dans notre pratique éducative, tout au long des ans, nous a ouvert le chemin pour fonder et donner consistance à ce que nous proposons comme acte d’éducation pour la vie.

L’expression éduquer pour la vie peut paraître déplacée puisque l’éducation propose que les personnes puissent vivre mieux. Cela semble évident, mais pas tant que cela. Ce qui est notoire dans l’éducation hégémonique est le fait de privilégier la culture agoniste, de tension permanente, la rationalité instrumentale, la compétition et le consumérisme, la primauté du matériel sur la conscience, de l’ego sur le self, une éducation qui voit le monde constitués d’objets utiles et renforce la suprématie des individus sur d’autres individus et sur la nature. Elle ne priorise pas l’éthique, l’amour, la vie et même elle-même. Elle donne une importance exagérée à l’intellect fragmenté, linéaire, structuré, hiérarchisé et causaliste, aux supposés savoirs, à la technologie, aux formes d’évaluation – contrôle de l’apprentissage et à la hiérarchie de la connaissance et des professions. La dimension de l’ego et du pouvoir se renforcent au détriment des formes de relations des personnes avec elles-mêmes, les autres et la Nature. Tension, vigilance, arrogance, peur, violence, maladie, manque de confiance, manque de respect, dépression et anxiété sont les signes distinctifs hypertrophiés du pouvoir et du contrôle dans leur manière de dominer, nier l’autre et avoir une supériorité sur tout, même sur un autre être humain.

Où serait le vivre mieux dans une culture anthropocentrique, si le lien n’est pas la priorité, bien qu’elle parle de valeurs humaines, d’avancées technologiques, d’augmentation de l’espérance de vie et de démocratie ?

Une raison qui domine et explore l’individu et le milieu ambiant naturel, qui génère la faim et la guerre, qui exclut et privilégie, ni ne favorise, ni ne nous amène à regarder vers une démocratie profonde et encore moins vers la vie dans son immanence – transcendance.

Elle ne nous amène pas à nous éveiller au lien qui est là et qui unit tout. Elle ne nous amène pas à prendre soin de façon solidaire des personnes et à protéger la nature, à vivre avec sensibilité, simplicité et avec une totale attention consciente.

Au lieu du désir et de la consommation, il nous incombe de renaître dans la révérence et l’offrande. Regarder l’individu comme un être de Dieu, créatif, responsable, sujet de droit, créature et créateur. Regarder aussi la Nature avec amour et ayant également des droits.

Donner un autre sens à l’éducation par le paradigme biocentrique implique, finalement, de comprendre d’une autre façon l’apprentissage – développement humain, les processus éducatifs et tout autres concepts devant être considérés dans l’acte éducateur.

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