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Biodanza, système thérapeutique par Segundo Villanueva Silva

Photo du rédacteur: Biodanza-PaulaBiodanza-Paula

La Biodanza surgit dans un contexte historique à l’essor du dit Mouvement du Potentiel Humain, ou Troisième Force, avec des figures notables comme Jacob Levi Moreno, Fritz Pearls, Carl Rogers, A. Maslow, Victor Frankl, qui ont des visions différentes de celle du conductisme et de la psychanalyse.


Ces conceptions sont très liées au modèle théorique et méthodologique de la Biodanza, laquelle surgit comme une partie de ce vaste mouvement qui a traversé la psychologie, la psychiatrie et la médecine.


Ces points de vue partagent une utopie : l’idée que nous sommes en présence d’une crise de la société, de la culture, que l’être humain vit dans un état de douleur et de souffrance et qu’il est possible de mieux vivre.


Ceci implique la croyance que les êtres humains ont une réserve et un potentiel de santé, qui est présent et inexploré en nous, et que nous avons la sagesse nécessaire pour atteindre cet état de bien-être intégral. Toute personne a en elle la capacité d’activer ce potentiel humain et de débloquer les apprentissages négatifs, les interférences, produits des conditionnements culturels destructeurs ; nous comptons donc sur la tendance à la réalisation de soi et la sagesse organique qui sont propres à la psychologie humaniste. Rolando Toro se réfère à ces aspects quand il parle de potentiels génétiques qui peuvent s’exprimer s’il y a des écofacteurs culturels qui le permettent.


La thérapie est ainsi vue comme un processus pour enlever les effets négatifs de l’apprentissage ou pour dissoudre des mécanismes de défenses dysfonctionnels. Et Rolando Toro affirme alors que la Biodanza est un système pour réapprendre les fonctions originaires de vie qui seraient brouillés. Il y a une similitude à comprendre la thérapie comme un désapprentissage et un déconditionnement.


Ceci implique une vision positive de la nature humaine et des instincts, alors que la vision dominante affirme que la raison ne nous rend pas humains dans la mesure où elle a réprimé les instincts, les émotions et la corporalité ; c’est une culture répressive, dissociative. Le mouvement humaniste affirme la valeur biologique et adaptative des instincts et des émotions. L’intelligence est plus que l’intellect, est plus que la capacité de raisonner. Rolando Toro se réfère à cela avec le besoin de nous reconnecter à la sagesse instinctive et avec le réapprentissage affectif.


Il partage aussi la conception qu’il existe un ordre dans le cosmos, que nous faisons partie de l’univers vivant mais que nous nous sommes éloignés de lui et de ses lois. La santé et la sagesse, de ce point de vue, consiste à recommencer à entendre, à se reconnecter avec cette sagesse et avec cette intelligence cosmique qui, en Biodanza, sont définies comme Inconscient Vital et Principe biocentrique.


Dans ce nouveau millénaire, la thérapie commence à sortir du cadre traditionnel. La thérapie cesse d’être uniquement vue comme une relation individuelle entre un professionnel scientifique et un patient, basée surtout sur un échange verbal et orientée vers la guérison de symptômes. La thérapie commence à être vue comme un processus qui a de plus grandes applications et tend à contribuer au développement personnel et même à l’expansion de conscience.


La relation entre le thérapeute et le patient se transforme en une relation personnalisée, où le non verbal et le corps ont une valeur fondamentale et où le climat d’acception et l’expression émotionnelle authentique sont fondamentaux. La thérapie s’ouvre à d’autres formes d’intervention. Ce sont ces années-là que commencent les thérapies de groupe, les groupes de rencontre, les stages, le travail avec le corps, le travail thérapeutique avec la musique, avec la danse, avec le massage. C’est dans ce contexte qu’est née la Biodanza de Rolando Toro et elle partage de nombreux points communs avec d’autres thérapies.


Dans cette multiplicité de thérapies humanistes, l’apport original et innovateur de la Biodanza est sa méthode de travail, c’est-à-dire une forme d’action thérapeutique basée sur l’induction de vivencias. La Biodanza et sa méthode dépendent de toute une technologie / art d’induction de vivencias par la musique, les mouvements pleins de sens, les rencontres, le contact, la caresse et les états de conscience.


Elle dépend de sa propre signature puisque en Clinique on ne travaille pas avec une révision de l’histoire de vie, ni avec la réélaboration d’expériences négatives du passé pour produire des changements. Elle ne se centre pas sur la douleur ou le dysfonctionnement, mais le changement thérapeutique se produit par la capacité qu’ont les vivencias à activer les ressources endormies et bloquées des personnes. Elle travaille à partir de l’activation et de la potentialisation de la santé et c’est pour cela que, en plus d’être un système thérapeutique en soi, elle peut être un bon complément de la thérapie conventionnelle.


Mécanismes d’action

La neurobiologie a expliqué les effets de la Foi comme quelque chose d’extérieur, qui génère des transformations à l’intérieur, dans le domaine de la relation être humain – environnement.

A partir de 1950, on a commencé à démontrer que certaines caractéristiques psychologiques des personnes, comme certaines façons d’affronter le monde, rendaient les personnes plus ou moins vulnérables à certaines maladies. On a trouvé des corrélations entre la personnalité et la maladie comme par exemple des profils psychologiques qui favorisent ou non le cancer.

On a ensuite étudié les mécanismes par lesquels ceci se passait, dans les systèmes nerveux, endocrinien et immunitaire bien qu’on ne connaissait pas la relation entre eux.


Dans les années 90, on a découvert grâce à des travaux de recherche, la relation entre les systèmes nerveux, endocrinien et immunitaire par les neurotransmetteurs, les neurohormones et les récepteurs communs aux trois systèmes. A été mis en évidence un mécanisme avec un substrat biologique dont la fonction est une relation systémique avec le milieu ambiant.


Dans les années deux mille surgit la bioinformatique, la génomique psychosociale et les médecines alternatives. Ainsi, par exemple, Rossi démontre qu’il y a un changement d’expression génétique face aux stimulations du milieu ambiant, comme pourraient l’être les thérapies traditionnelles, ou par des milieux enrichis, une exposition à la nouveauté, des mouvements, une connexion et même un apprentissage artistique, humain, rituel et culturel.

Il y aurait aussi neurogenèse, c’est-à-dire production de neurones directement associés à la pratique de la danse, de la lecture de poésie, de mouvement et même des changements dans l’expression génique et c’est pour cela que l’on parle de bioinformatique. Ces changements dans certains gènes se manifestent dans la synthèse de différentes protéines et par conséquent de différents phénotypes.


L’ADN est un matériel génétique traduit en vie par l’ARN à 10% à peine, dont 90% est dégradé et des 10% restant, seulement 3% à 5% est un ARN messager qui se traduit en protéine qui est le phénotype que nous pouvons voir.


Nous avons ainsi une séquence qui relie l’information génétique à la structure du corps, à sa fonction, à sa physiologie et à l’expérience. Pour Rossi, dans une synapse stimulée de façon répétitive, il y a une création de nouveaux neurones qui permettent l’enrichissement des connexions neuronales.


Le système nerveux fonctionne en réseaux neuronaux, réseaux synaptiques, où un neurone établit simultanément de nouvelles connexions avec 10.000 autres neurones, favorisant le flux de neurotransmetteurs, rendant possible l’évolution de créatures qui enrichissent leur langage existentiel et leur relation individu – environnement. Cela veut dire que chaque nouveau lien synaptique promeut l’amélioration du système.


Avec des expériences avec des rats dans des environnements enrichis, il y a eu une augmentation des neurones de l’hippocampe (où la neurogenèse se passe) et on a découvert que les neurones ne se génèrent pas uniquement après la naissance mais également chez l’adulte. Ceci a permis de parler de plasticité neuronale face à l’environnement et surtout l’environnement social humain comme facteur important pour la neurogenèse.


La session de Biodanza est un environnement enrichi où il y a mouvement, interaction sociale, stimulations musicales, groupes humains, contact et caresses en tant que facteurs principaux qui mettent en route tout un mécanisme d’optimisation du fonctionnement du potentiel génétique, de l’expression génétique différentielle et donc des changements phénotypiques.

Les croyances, entre autres, que le cerveau grandit jusqu’à 20 ans ou que les gènes nous déterminent ont été amplement réfutées par la recherche actuelle. Nous savons aujourd’hui qu’il y a une neurogenèse dans le cerveau des adultes, que le cerveau évolue avec plasticité et nos thérapies sont des espaces enrichis qui peuvent induire une neurogenèse, induire l’expression des neurotransmetteurs et modifier les connexions neuronales existantes.


Les hormones sexuelles sphéroïdales, d’autre part, dépendent d’un mécanisme qui change totalement l’expression génique puisque l’ADN a des récepteurs pour elles, modifiant le message de l’ARN et générant un changement dans la manifestation génétique. Ces hormones sont présentes dans les exercices de la ligne de la sexualité et de l’affectivité en Biodanza.

Il y a des arguments qui confirment la plasticité post-synaptique, le neurogenèse, etc. dans les lignes de vivencias avec lesquelles travaille la Biodanza. La ligne de l’affectivité influe sur tout notre être dans le monde et sur notre mémoire par un réseau de neurotransmetteurs. Dans les lignes de transcendance, sexualité et créativité, par contre, il y a une déflagration surtout de dopamine, dans la transcendance de sérotonine et dans la vitalité il y a un flux entre adrénaline et GABA.


Les conditions générées dans les vivencias de Biodanza donnent lieu à une neurogenèse, une expression génétique différentielle, une rénovation synaptique, des changements dans la concentration des neurotransmetteurs, des hormones et des récepteurs, et à de nouvelles connexions du système nerveux.


Maladie psychosomatique

A la suite de Rolando Toro nous disons : les différents troubles et maladies psychosomatiques (asthme, arthrite, cancer, maux de tête, hypertension artérielle, troubles auto-immuns et autres) s’installent face à la perte de régulation neuroendocrinienne et neurovégétative, comme la chute des défenses immunitaires, favorisée par des troubles de l’identité et de sa structure.

Les facteurs qui amoindrissent l’identité et favorisent le déclenchement de la maladie psychosomatique sont les désordres émotionnels (niveaux de répression et de dépendance, hostilité et autodestruction, compétitivité et culpabilité, baisse de l’estime de soi et frustration sexuelle), styles de vie toxiques et stress chronique.


Les systèmes de croyances, relationnels, émotionnels, neurologiques, endocriniens et immunitaires fonctionnent en parfaite cohérence : celle-ci est aussi écologique car l’environnement influe également sur les réponses physiologiques.


Les êtres vivants dépendent des systèmes de régulation des organes qui assurent le fonctionnement de l’organisme comme unité autorégulée. N’importe quelle maladie provient d’un trouble de la totalité de l’organisme et de l’être.


Le stress est une réaction d’adaptation non spécifique de l’organisme (syndrome général d’adaptation) face à des facteurs stressants externes ou internes : ces surcharges nocives sont à caractère physique, chimique ou psychique.


Nos styles de vie et la manière d’affronter nos conflits, génèrent souvent des façons de tomber malade d’où le nom de maladies psychosomatiques et aussi « maladies de la civilisation », puisque le processus de civilisation avance en parallèle avec l’annihilation de la vie.

Le système immunitaire protège l’organisme de substances étrangères à son identité générale, fonctionne en coordination avec le système nerveux et sa réponse peut être altérée par les stimulations émotionnelles. Dans le cancer, par exemple, les états dépressifs, les pertes affectives et les altérations de l’identité influent sur l’activité immunitaire.


Notre organisme demande de manière continue le développement de son potentiel génétique, lequel est souvent inhibé, bloqué ou réprimé. La sagesse cellulaire vitale nous donne toutes les possibilités et nous donne aussi des limites. Cette intelligence cellulaire émerge de façon naturelle si le groupe dans lequel elle se développe est permissif et protecteur.


La Biodanza propose de renforcer l’identité par l’exercice du potentiel humain, l’intégration des systèmes organiques (système nerveux, endocrinien et immunitaire), l’harmonisation de l’affectivité, l’action d’élargir la conscience et la promotion de changements dans le style de vie par des vivencias intégrantes. De là viennent ses effets guérisseurs et de réhabilitation dans différents cadres cliniques.


Le mouvement vivenciel régule la production d’hormones, de médiateurs et de neurotransmetteurs, générant une nouvelle activité organique autorégulée. L’organisme se réorganise par la stimulation du système adaptatif limbique-hypothalamique grâce à de nouvelles vivencias intégrantes.


Les réponses affectives – douces et adaptatives – ont un effet anxiolytique, réduisant l’anxiété, le stress émotionnel et existentiel, promouvant l’action psycho-neuro-immunitaire et créant de nouvelles motivations pour vivre.


Effets thérapeutiques de la Biodanza

En Suisse et en Italie on a expérimenté la Biodanza avec des malades de Parkinson dans des hôpitaux à la charge d’une équipe technique et on a observé que beaucoup de symptômes diminuaient ou disparaissaient, comme le tremblement, permettant une réhabilitation existentielle des patients dont le profil était l’insécurité, la dévalorisation personnelle et la rupture des relations quotidiennes et familiales. Avec la Biodanza, ils récupérèrent la force de leur identité, même quand il y avait encore un peu de tremblement, ils surmontèrent la difficulté à commencer la marche et même leur difficulté à marcher, ils grandirent en joie et en sécurité envers eux-mêmes.


Le facteur émotionnel est en lien avec la motricité qui permet que le système nerveux cherche des voies alternatives face à celles qui sont annulées.


A Come, en Italie, la Biodanza a été expérimentée avec des handicapés moteurs. Les tétraplégiques arrivèrent à bouger la tête, à regarder, à chanter, à converser, à étreindre et à recevoir des bisous, toute une transformation de leur vécu. La relation affective change leur vie, alors qu’ils ne recevaient de contact et de caresses que deux fois par an, dans la session de Biodanza ils en recevaient et en donnaient une vingtaine ou une trentaine, toute une concentration affective, une densité amoureuse qui enrichissait leur existence affective, sociale et existentielle. Dans certains cas, on obtint la récupération complète de la motricité.


Avec des patients psychiatriques, la Biodanza a été expérimentée dans différents hôpitaux et différents pays comme le Brésil (Rio de Janeiro, Fortaleza), au Chili (Hôpital psychiatrique de Santiago), en Argentine (Buenos Aires) et en Europe, rendant possible d’observer leur capacité d’intériorisation, leur sensation de joie, d’affect et de bonheur ; une récupération de l’identité, une diminution des délires et des hallucinations, une augmentation de la connexion avec leurs compagnons, une augmentation du sens de la réalité.


La Biodanza a introduit l’affect dans la thérapie et la valeur de l’amour en tant que facteur hautement thérapeutique.


Psychothérapie et Biodanza

La Biodanza remplit une fonction dans un schéma psychothérapeutique, avec des apports, des stratégies de changement et de réorganisation.


La physique du 20ème siècle a fait des découvertes qui a frappé toute la science. De nouveaux liens sont apparus, plus globaux au niveau physique, chimique, organique, mental et existentiel. La science a découvert qu’il y avait de nouveaux ordres qu’il faillait explorer, des strates collectives pliées derrière le fonctionnement individuel.


Les ordres reliés ont démontré leur présence dans des phénomènes très variés comme les particules, les cellules, dans la moisissure, chez les insectes collectifs, les être humains, etc., tant dans la vie organique qu’inorganique. Les nouveaux modèles scientifiques soutiennent que ce type d’ordres traverse l’univers dans toutes les directions.


Dans la vie de l’enfant, le cerveau commence à s’ordonner par réflexe avec le cerveau de ceux qui s’occupent de lui. Ce phénomène est le réflexe empathique synchronique, dans lequel l’enfant ordonne, par miroir expérientiel avec ceux qui l’entourent, l’organisation globale de son mental. Ceci est plus connu sous le nom d’empathie, qui se définit comme la capacité de résonance synchronique qu’a l’être humain devant les émotions de l’autre, qui lui permet d’expérimenter l’émotion de l’autre et qui lui permet ainsi d’organiser son expérience émotionnelle par réflexe. Ordonner transitoirement l’expérience émotionnelle, en synchronie avec les autres, est ce qu’on a appelé le réflexe empathique.


L’expérience de résonance émotionnelle que nous avons en commun avec les autres, facilite l’émergence d’ordres collectifs reliés, c’est-à-dire d’ordres qui transcendent l’organisme individuel et qui opèrent à travers le lien interpersonnel comme une forme d’influence… Le réflexe synchronique est un phénomène qui traverse tous les phénomènes, indépendamment de son niveau de complexité.


Le lien affectif développé avec les personnes qui prennent soin de nous permet l’émergence de phénomènes de synchronisation avec l’autre dans l’expérience immédiate. Ces ordres précoces ont certaines frontières, des modèles tacites et abstraits qui influeront la personne dans sa façon d’expérimenter et de comprendre le monde de l’interaction avec les autres et avec les choses. Pour que ces organisations globales précoces puissent se réordonner, il faudra que le patient établisse des liens et des expériences de grande signification, qui pourront faciliter l’émergence d’un nouvel ordre (holographique) et la libération des frontières précoces.

Pour obtenir l’émergence du changement en psychothérapie, de l’expansion vers la libération des frontières de l’expérience émotionnelle, il faudra agir sur un lien qui permettra un degré élevé d’ouverture émotionnelle de la part du patient. Par un lien reconstructif, le patient pourra se libérer des frontières qui le maintiennent attaché et empêchent son développement et, pour le dire autrement, l’enferment.


Si nous offrons un lien avec certaines caractéristiques, il sera plus facile pour le patient d’entrer dans cet état d’ouverture, et c’est seulement si cela se passe que nous pourrons participer au processus du patient. Par le lien, nous avons la possibilité de vivre le réflexe empathique synchronique, la base de la construction des liens réels, de cette manière nous obtenons un élément central pour produire cet état d’ouverture qui facilitera l’émergence du changement du patient, une expérience qui abat les frontières précoces qui empêchent de suivre le chemin du développement vers une plus grande libération de sa conscience expérientielle.


Le lien, s’exerçant par le réflexe synchronique, constituerait une forme basique de collectivisation humaine. L’expérience du lien partagé, entendu comme un espace commun de résonance expérientielle, faciliterait le cours et l’émergence de phénomènes de collectivisation, comme l’amour. Le lien nous apparaît comme une qualité émergente et facilitatrice du processus de réorganisation et de changement personnel, comme toute une construction de styles reliés guérisseurs qui enlèvent les phénomènes reliés empêchant l’émergence de nouvelles organisations holographiques.


L’émergence du changement, de l’expression et de la libération d’une expérience émotionnelle est facilitée par le lien d’affection réel ; la relation accueillante et chaude, l’authenticité expérimentée par le patient et le thérapeute, l’horizontalité de la relation, l’acceptation affective inconditionnelle, le degré d’évolution de la conscience du thérapeute et du patient, le partage d’expériences réelles avec le patient, son accompagnement dans un processus de changement plus qu’une lutte pour le sortir de la maladie, le respect de l’individualité des processus, l’humilité du thérapeute devant la vie et les expériences de l’autre.


Des phénomènes comme la causalité holographique montrent que nous faisons partie du flux, des champs de fréquences distribués, des vibrations dans un univers vibratoire, des résonances, des synchronisations dans un univers interagissant et relié sous sa forme d’ondes. Nous nous ordonnons par synchronie avec les autres, avec la nature, avec le tout vibratoire, avec les fréquences musicales, avec la danse et le mouvement et avec la dimension expérientielle dans toutes ses dimensions.


L’étude évolutive de la conscience humaine commence dès le développement intra-utérin et tout son processus. A chaque étape, le développement pourrait stagner, surenchérir ou s’arrêter dans son expansion compréhensive. Chaque fois qu’il y a des fixations dans les étapes de cette évolution, le mental commence à tomber malade, il est bloqué dans les frontières qui ne permettent pas à la conscience qui s’est arrêtée dans son expansion, retenue dans une forme de suivre son cours, empêchée de voir plus loin. Ken Wilber s’est spécialisé dans ce modèle de Conscience.


Wilber, 1994, dans Marcheti et Suarez soutient que l’émergence de la sensation de l’identité chez l’être humain passe par trois grands états globaux : l’émergence d’un self physique (de 0 à 1 ans), l’émergence d’un self émotionnel (de 1 à 3 ans) et l’émergence d’un self mental (de 3 à 6 ans). A chacune de ces étapes, la personne doit apprendre à distinguer le self de l’entourage, des autres et des autres structures présentes dans son propre psychisme. Dans le cas où cette différenciation échoue, l’individu restera bloqué à cet état et cette fixation amènera une perturbation psychologique correspondante. Pendant les trois premières années de vie, il y a trois moments critiques qui peuvent occasionner un niveau particulier de pathologie : psychose, borderline et névrose.


L’évolution de la conscience linéaire au travers de neuf niveaux, trois dans le domaine pré-personnel, trois dans le personnel et trois dans le transpersonnel. Dans chacun des degrés de cette ascension, le self accède à une vision ou une perspective différente de la réalité, ayant une sensation d’identité, une forme de structuration psychique, un certain type de liberté expérientielle et de la conduite, un système défensif différent, une façon de « métaboliser » l’expérience et un ensemble de besoins différents.


Le type de lien est une porte ouverte à l’émergence d’une réorganisation de la conscience du self, à l’émergence du changement et à une plus grande libération. Le patient doit être accompagné et secondé tout au long de sa réorganisation. Seul un lien puissant permettra au patient de devenir perméable à la conscience de l’autre et ouvert à la résonance expérientielle et la réorganisation en synchronie à de nouveaux ordres expérientiels. Par le lien et l’exploration expérientielle du monde, le patient arrivera plus facilement à traverser la fixation où son identité est bloquée. Le patient doit s’exposer au travers de l’expérience à de nouvelles résonances qui facilitent sa réorganisation.


Les différents points de vue thérapeutiques ont au moins un facteur commun : la reconnaissance implicite ou explicite de la nécessité d’approcher le plus possible le patient de l’expérience émotionnelle. Les interventions mobilisant l’activation émotionnelle augmentent la probabilité d’awarness de la part du patient. Des techniques aussi spécialisées que l’exposition in vivo des approches basées sur la conduite, aux techniques plus holistiques des thérapies corporelles ou basées sur l’expérience, toutes mobilisent émotionnellement le patient de façon à ouvrir des espaces de consciences que les interventions rationnelle-logico-verbales n’arrivent pas.


La Biodanza est une stratégie holistique qui propose un chemin concret, ordonné et structuré de développement de l’identité par le travail corporel, différents états et niveaux de fonctionnement émotionnel et de conscience.


La forme avec laquelle est menée la thérapie est non traditionnelle, elle combine l’individuel, le groupal et l’expérientiel. La réalisation d’une session hebdomadaire, orientée vers l’évaluation, l’élaboration et la restructuration des contenus dysfonctionnels, est basée sur un lien entre le patient et le thérapeute.


La réalisation d’activités groupales où le thérapeute participe activement, soit en dirigeant l’activité, soit en participant en tant que membre en plus du groupe, sont surtout de type corporel où l’élaboration verbale des expériences dans l’espace groupal n’est pas mise en avant. La rencontre du patient et du psychothérapeute dans cet espace plutôt horizontal est un niveau de contact qui semble garantir le lien et renforcer le degré d’adhésion et d’ouverture de la part du patient.


L’introduction de la Biodanza en tant que stratégie expérientielle est due au fait qu’elle est un système de croissance et d’harmonisation utile pour n’importe quelle personne et qu’elle promeut une expérience d’élargissement de la conscience expérientielle.


Les apports les plus significatifs de la Biodanza au processus psychothérapeutique sont :

· Augmentation de la conscience expérientielle que nous sommes plus que notre mental pensant. Par le corps, nous nous connectons avec des dimensions plus subtiles de notre expérience


· Aide à prendre conscience de la relation entre les différents états corporels et l’expérience émotionnelle

· Permet la prise de conscience qu’il y a dans notre corps des mémoires, des états, des postures, etc. qui sont liés à nos difficultés émotionnelles et relationnelles.

· Permet la prise de conscience des zones « contracturées » ou des noyaux conflictuels dans notre corps

· Aide à se connecter et à prendre conscience des émotions primaires et authentiques

· Augmente la conscience que dans notre régulation corporelle il y a une « sagesse instinctive » qui permet le « développer une plus grande confiance dans les émotions en tant que guides pour l’action ».

· Aide à développer un rôle de témoin de l’expérience ce qui rend plus facile le fait de ne pas s’identifier à notre mental rationnel.

· Permet d’expérimenter que dans la relation avec le corps il y a une « porte » d’entrée vers un équilibre, une harmonie et une tranquillité que nous n’obtenons pas si nous restons seulement dans le mental. Il peut donc être une puissante « porte d’entrée » à une attitude méditative.

· La forme en groupe dans lequel s’activent et s’expriment des états émotionnels offre un contexte puissant d’expérience interpersonnelle vivencielle, où nous pouvons nous observer dans nos difficultés et aussi dans nos habiletés interpersonnelles

· Offre une rétro-alimentation sur le contrôle, la conduite et l’ouverture ou la contracture, l’intégration ou la dissociation des différents états émotionnels. Elle nous éclaire sur le fait de fluer librement ou ne pas fluer, sur les différents états instinctivo-affectivo-émotionnels dans le contact interpersonnel.

· Du point de vue de la conscience, nous pourrions dire que la Biodanza est un outil puissant et complémentaire pour aider à transcender la fixation dans laquelle se trouve la personne.


La Biodanza est une intervention en processus qui conduit à un voyage vers l’émotion, vers l’expérience, vers la conscience là où elle est bloquée.


Le voyage se fait par le corps et la musique, par différents contenus émotionnels personnels ou archétypiques, qui vont nous montrer les points ou les nœuds où notre expérience émotionnelle a été bloquée. Il nous dévoile aussi la richesse endormie de notre expérience émotionnelle et les sources de plaisir et d’amour perdues de notre conscience.


La Biodanza nous montre la source inépuisable de richesse émotionnelle que représente notre corps dans ses dimensions les plus profondes et qui va bien au-delà de la satisfaction des besoins de base.


La Biodanza est un laboratoire poétique d’exploration de soi et de connaissance profonde de soi, dont les découvertes, pour celui qui pratique, élèvent significativement la motivation au changement des modèles dysfonctionnels qui produisent une douleur physique ou psychique.

Elle nous semble être une méthodologie qui, par sa conception holistique de fonctionnement humain et sa puissance thérapeutique, devrait être incorporée dans de nombreux programmes de traitement de pathologies, tant physiques que psychiques.

 
 
 

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